Le jour d'avant
Il est dangereux de placer son film dans l’ombre d’un autre cinéaste. C’est pourtant ici le postulat pleinement assumé de Yuan Qing, dont le « 3 Aventures de Brooke » se tisse volontiers sur la même...
le 21 janv. 2020
4 j'aime
ACHTUNG SPOIL!
Compte-rendu plat au premier degré, pas inspiré du tout, qui extrait les thèmes abordés en écrasant la subtile approche du film, mais qui le résume pour ceux qui ne pourraient pas le voir, ou pourrait donner envie aux autres de lire les autres critiques et d'aller le voir (critiques qui ne sont pas mal du tout, moi je ne connais rien à Rohmer par exemple).
L'air de rien, le fond est rendu par la forme.
En vertu du hasard, trois trajectoires alternatives sur une même carte, laissent pourtant supposer que "même s'il y avait un destin, il serait possible de passer à côté - encore que..."
Une jeune Chinoise surnommée Brooke (la traduction anglaise de son prénom), cherche dans une ville de Malaisie, Alor Setar, ce qui lui a donné son nom - un ruisseau. Elle est venue se trouver elle-même.
Mais cela ne nous sera révélé qu'au fil de ses entrevues.
Ses interlocuteurs représenteront divers degrés d'authenticité ; de l'amitié sincère (mais probablement sans lendemain) au compagnonnage réparateur (avec une "âme soeur" venue de l'autre côté du monde, un Français!), en passant par la dérive décevante au côté de politicards, beaux-parleurs professionnels dont le projet est de rénover leur coin du monde pour attirer les touristes (tartufes qui se prennent pour des arbitres du vrai et du faux).
Chaque rencontre dévoile un aspect de sa vie, une "couche" de sa personnalité. La touriste superficielle d'une naiveté agaçante ; l'anthropologue ; celle qui pour tenir un pari absurde visite un lieu qui porte son nom. Mais le même acte est le fruit de motivations multiples, informulées et plus dramatiques. Ce qui apporte des dimensions supplémentaires au récit.
En traduisant ses pensées, elle dévoile une raison plus profonde de son voyage, et révèle sa propre vérité. Le Français, premier avec lequel elle doit se forcer à abandonner sa langue maternelle, devient le confident qui l'aide à mener sa quête jusqu'à son triste résultat. L'accompagnant alors dans sa propre recherche, elle découvre une merveille inespérée, les "larmes bleues". A l'objectif décevant, le parcours substitue de nouveaux buts.
Et lorsque les habitants les saluent lors de leur promenade en bateau sur la rivière qui traverse la ville, on réalise que chacun d'entre eux aurait pu devenir leur ami, et le peut encore, même si les circonstances les ont envoyés sur des chemins divergents. L'eau est un lieu de passage qui relie.
Un film qui se présente comme un modeste ruisselet, dont il faut suivre le fil pour en sonder les profondeurs.
Mention spéciale au chanteur/gourou/conteur/dieu débonnaire.
(to brook : souffrir - ça je l'ignorais)
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 26 janv. 2020
Critique lue 207 fois
3 j'aime
3 commentaires
D'autres avis sur 3 aventures de Brooke
Il est dangereux de placer son film dans l’ombre d’un autre cinéaste. C’est pourtant ici le postulat pleinement assumé de Yuan Qing, dont le « 3 Aventures de Brooke » se tisse volontiers sur la même...
le 21 janv. 2020
4 j'aime
ACHTUNG SPOIL! Compte-rendu plat au premier degré, pas inspiré du tout, qui extrait les thèmes abordés en écrasant la subtile approche du film, mais qui le résume pour ceux qui ne pourraient pas le...
Par
le 26 janv. 2020
3 j'aime
3
Le distributeur de Trois aventures de Brooke parle d'un "enfant caché de Rohmer et de Hong Sang-soo." Effectivement, il y a de cela mais l'impression reste quelque peu évanescente devant un film qui...
le 25 nov. 2019
2 j'aime
Du même critique
**Pinacle tragique des X-men de Chris Claremont, inaugurant une vague de débauchages anglais par l'écurie Marvel, la transformation de Jean Grey en Phénix Noir et la mort de l'Elektra du Daredevil de...
Par
le 5 juin 2019
51 j'aime
55
Ari Aster continue d'exploser les limites du genre horrifique. Il propose un renversement de perspective, une expérience psychédélique et philosophique. Son but est de nous faire entrer dans la peau...
Par
le 1 août 2019
43 j'aime
127
Pourquoi consacrer une critique à une série éminemment dispensable ? Pour régler des comptes, je suppose. Je suis resté collé devant pendant 6 saisons. Pourtant, j'avais bien remarqué qu'elle ne...
Par
le 13 mars 2018
32 j'aime
34