Certains reprochent à McDonagh ses ruptures de tons, qu’on dit trop nombreuses, tentative vaine du cinéaste de cacher sa difficulté à assumer une position nette. Ce à quoi je rétorque : bullshit. Penser cela, c’est ne pas comprendre que les violences des rapports humains, dans l’œuvre McDonagh, comprenne en leur essence un second degré. La caméra du cinéaste révèle ce second degré, elle ne le crée pas. Aucun personnage n’échappe au ridicule. Un ridicule inhérent à toutes leurs volontés et actions. Ce n’est que par une force sentimentale exceptionnelle qu’ils arrivent à s’en détacher. C’est sans doute ce qui les rend dans ses films, et aujourd'hui particulièrement dans Three Billboards, si touchants et surtout si vrais. Spécialement avec de si justes dialogues. Et des acteurs aussi bons.