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En 2015 on avait redécouvert avec plaisir Frances McDormand dans un premier rôle rôle pour la bouleversante mini-série Olive Kitteridge. On la retrouve avec ce nouveau personnage taillé sur mesure celui d’une femme meurtrie, enfermée dans sa rage et sa solitude, désireuse d’alerter l’opinion publique sur l’incapacité de la police à trouver le coupable du meurtre de sa fille en affichant des messages sur d’immenses panneaux publicitaires à l’entrée de la ville
Nous voilà ainsi plongé au cœur d’une bourgade du Missouri entourée de paysages superbes où va se dérouler une tragédie à plusieurs niveaux. Porté par la mise en scène brillante de Martin McDonagh et une photo au diapason, l’histoire captive dès les premières minutes pour ne plus vous lâcher jusqu’au plan final. Entre ces deux moments, on va découvrir la vie d’un petit monde et s’attacher à une poignée de personnages extrêmement bien composés, ayant tous une part d’ombre, faisant ainsi évoluer au fil des minutes le regard du spectateur sur chacun d’entre eux. Pour les incarner, Woody Arsleson, Frances McDormand, Sam Rockwell, entre autres, jouent une partition juste, aidés une cela par une écriture qui n’enferme jamais leurs personnages dans une représentation définitive, avec au bout l’idée de rédemption clairement affichée.
Film tragique et mélodramatique, ponctué de touches d’humour noir à la sauce Coen, mélangeant à la fois le western, l’étude de meurs et le polar, 3 billboards est une très belle réussite, un film beau à regarder – et à écouter avec cette partition impeccable signée Carter Burwell – et par moment même assez émouvant.