Ce film relate l’histoire de Mildred Hayes, mère d’une adolescente qui fut violée et tuée par un inconnu. Pour tenter de provoquer la police locale dans le but de retrouver le criminel, elle loue 3 panneaux publicitaires à l’entrée de la ville afin d’y exprimer son ressentiment. Les différentes réactions suscitées par ces panneaux permettent au réalisateur de ficeler un scénario totalement imprévisible qui sert parfaitement le travail des personnages. A première vue très clichés, ceux-ci sont étudiés sous différents points de vue et se révèlent très complexes. Sans jamais tomber dans un schéma manichéen malgré les apparences, McDonagh parvient à présenter une satire nuancée de l’Amérique moderne sous la forme d’une histoire originale. Bourré d’humour noir, ce film est capable de changer totalement l’ambiance d’une scène à l’aide d’une réplique. Porté par une Frances McDormand (Fargo, Burn After Reading) qui justifie totalement son Golden Globe et son Oscar, Three Billboards met également en lumière le jeu d’acteur de Woody Harrelson (Insaisissables, True Detective), toujours dans le bon ton et jamais dans l’exagération. Avec un second rôle difficile, Sam Rockwell (Iron Man 2) quant à lui se révèle terriblement réaliste et offre une prestation magistrale qui lui a valu presque logiquement un Oscar.