C'est l'histoire d'une femme, Mildred, qui fait fasse à la mort violente et sans réponse de sa fille.
Une seule idée l'obsède, trouver le coupable. Sa soif de vengeance lui donne force et rage.
C'est l'histoire d'un officier de police, Wilhouby, le bon père de famille respecté par les habitants. Même par celle qui dénonce l'inertie de la police sur l'enquête sur le meurtre de sa fille.
C'est l'histoire d'un policier, Dixon, alcoolique qui vit avec sa mère. Il a la réputation d'être raciste et d'avoir la main leste lors de ses interrogatoires.
Trois panneaux pour trois destins croisés portés par des acteurs formidables.
Ce film propose une réflexion sur la place de la vengeance suite à un homicide volontaire (ou involontaire). Et si la vengeance permet de faire face à la souffrance par la force et la rage, il n'en demeure pas moins que la vengeance apparaît le signe visible d'un deuil qui ronge. Tant que la vengeance anime, il n'y aura pas de répit, pas d'apaisement, pas de sérénité. Ainsi Mildred se lève tous les jours pour venger la mort de sa fille, elle est prête à affronter toute la ville ( la police, un dentiste), elle est dure (une sacrée badass même !) mais elle s'écroule lorsqu'une biche s'approche à l'endroit des traces calcinées du corps de sa fille. Elle a tout le temps le visage fermé, ne sourit jamais... Lorsqu'elle décide de ne plus se venger, elle sourit. Elle a fait son deuil
Ce film propose également une réflexion sur la maladie et le choix de sa mort. Souffrir, diminuer, lutter jusqu'au dernier souffle, quel choix faire face à une maladie incurable ? Certain parlerons de lâcheté, d'autre de courage. Peu importe finalement le choix, puisque la douleur de ceux qui restent, sera là, dans tous les cas.
Ce film propose enfin une réflexion sur le pouvoir du regard des autres, de leur bienveillance pour s'accomplir. Le personnage parait être le stéréotype du policier blanc, célibataire, alcoolique. La virilité violente dangereuse qui est bête et méchante. Pourtant l'évolution de Dixon au cours du film va mettre en lumière la force de persuasion que peut avoir le soutien d'un ami, d'un proche, de la famille. Sans niaiserie, la bienveillance dresse un rempart contre la violence.