Depuis plus d'une décennie l'Asie ne cesse de nous étonner en matière d'épouvante, nous offrant un regard neuf sur ce genre qui était amplement dominé par les Etats-Unis, mais tournant sans cesse en rond.
Quoi comme meilleure idée de compiler trois moyens métrages, venus de Corée, de Thaïlande et de Honk Kong pour mieux nous représenter ces nouvelles visions ?

Le premier métrage, Memories, nous propose de suivre l'histoire d'un homme dont la femme a disparu. Il devra se livrer à une chasse dans sa mémoire pour tenter de se rappeler ce qu'elle a pu devenir.
La seconde, The Wheel, nous emmène dans le folklore Thaïlandais, où les conteurs d'histoires plus ou moins fortunés, se livrent une guerre des classes, certains pouvant se payer de belles marionnettes, et d'autres devant se contenter de porter des masques pour faire leurs représentations.
La troisième, Going Home, nous raconte l'histoire d'un policier qui vient d'emménager dans un immeuble avec son jeune fils. Peu après il disparaîtra. Tentant d'entrer chez son voisin qui lui parait suspect, ce dernier le retiendra prisonnier. Médecin devenu fou, il s'occupe de sa femme, morte depuis trois ans, mais ne semblant vieillir, persuadé qu'elle reviendra à la vie grâce à la médecine chinoise.

Si sur le papier, l'idée de mélanger ces trois cultures pouvait être bonne, elle l'est en revanche beaucoup moins une fois portée à l'écran. Le premier métrage ne se distingue qu'assez peu, n'apportant rien de nouveau, sinon un montage bordélique. Ça pompe Memento, sauf que pendant 39 minutes le fatras est incompréhensible, hormis durant la dernière (et si l'on a tout compris dès les premières minutes, l'ennui est encore plus mortel). Les chutes c'est sympa, mais c'est mieux quand le reste présente de l'intérêt, or là c'est la traversée du désert. Sans compter que finalement, cette fin tant attendue, elle n'est pas si terrible...
Le second métrage tombe plus bas, tentant de nous faire découvrir un folklore Thaïlandais, et surtout un mythe qui n'a encore jamais été mis en scène, j'ai nommé le « vaudou ». Quoi ? Ça a déjà été utilisé 10000 fois et même dans Dogma ils tournent ça en ridicule ??? Oh bah merde, mince quoi moi qui trouvait ça bien...
Le troisième en revanche, alors que le spectateur a déjà regardé sa montre plusieurs fois, nous scotche littéralement. Bon ok c'est accentué par la nullité des deux précédents, mais sincèrement il est d'une ingéniosité réellement efficace, maîtrisé de A à Z, servi par des acteurs crédibles (dont Eric Tsang, vu dans Shaolin Basket, ainsi que Leon Lai, vu dans Seven Swords), et s'offrant une pléiade de plans tous plus subjuguants les uns que les autres. L'histoire est poignante, tient en haleine, on reste concentré, et pas un instant on ne s'ennuie. Jusqu'à la dernière minute nous sommes crispés, redoutant la façon dont tout cela va se terminer.

Bref, 3 histoires de l'au-delà est une production bancale, qui si elle partait d'une bonne intention s'est complètement perdue en cours de chemin. Comment espérer conquérir en proposant pour commencer deux histoires supra-chiantes ? Honnêtement c'est par respect pour ces cultures que je suis allé jusqu'au bout, ce qui finalement aura payé, mais il y aura fort à parier que le spectateur occasionnel coupera la bande en plein milieu, sauf s'il s'est endormi.
Il est également dur de croire que seuls ces deux premiers métrages aient été disponibles en Corée et en Thaïlande, ou alors l'éditeur les a choisi en fonction de leurs réalisateurs et non parce qu'il les avait vu.
Le constat est amer, mais si un jour vous tombez sur la galette, n'hésitez pas à regarder au moins le dernier métrage. Et si la curiosité vous tente à ce point et que vous voulez vous faire votre propre opinion, vous pourrez toujours regarder les deux autres, mais vous aurez été prévenus.
Pour conclure, les amateurs de films à sketches ou de cinéma asiatique seront franchement déçus par cette compilation boiteuse, voire unijambiste. Les autres n'auront que peu envie de découvrir un peu plus ce cinéma, tout du moins s'ils ne vont pas jusqu'au dernier métrage.
Mention spéciale pour le duo Eric Tsang/Leon Lai qui nous servent une interprétation à la hauteur de leur huis clos.
SlashersHouse
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le 7 mai 2011

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