47 Meters down présente l’intérêt de ne pas court-circuiter son récit par des digressions inutiles – marque de fabrique des films et téléfilms de la « sharksploitation », à savoir la caractérisation ridicule de fantoches que tout destine à disparaître déchiquetés, le parcours depuis le ciel de plages remplies de corps dénudés etc. Au contraire, l’exposition initiale ne dure qu’une poignée de minutes au terme desquelles les deux personnages principaux sont enfermés dans une cage rouillée au contact direct des grands blancs. Pour notre plus grand plaisir. Pour notre plus grand frisson.
Le long métrage ne triche pas, et s’il joue avec nous c’est en créant des espaces de terreur pure à la croisée de la réalité et des projections mentales des deux plongeuses. Cependant, ce sont moins les attaques et leur soudaineté qui surprennent que ces plans a priori simples en caméra subjective sur une mer insondable qu’aucune lumière ne vient éclairer sinon celle de la lampe : l’individu se raccorde alors à la fragilité de sa condition et au vertige terrible du néant qui manque de l’engloutir à chaque instant.
Nous regretterons que le réalisateur organise trop son récit en faisant alterner scènes de requins et scènes de plongée ; de même, les profondeurs de la mer ne semblent habiter par aucune autre espèce animale : tout est trop propre, trop aquarium pour véritablement incarner le cauchemar d’une détention sous-marine. Reste un film efficace et terrifiant.