Johannes Roberts reprend du service et commet une suite à son 47 meters down — il opte cette fois pour une traque dans une cité sous-marine perdue — pondant un film qui n'a pas manqué de se faire déboîter dès sa sortie. Pourtant, force est de constater qu'il est l'un des rares à traiter le sujet du squale affamé avec un peu d'intention de réalisation. Il s'occupe de l'arrière plan, compose avec les lumières, installe une ambiance sonore. Sa mise en scène a de la personnalité et c'est loin d'être très courant dans le domaine.
Comme dans le précédent, on retrouve ce soin pour le clair-obscur, pour les respirations envahissantes, pour les plans où tous les sons se coupent et laissent place à une contemplation inquiétante. Ce goût pour le fantomatique, là où l'océan prend ses atours les plus mystérieux et inhospitaliers.
Alors ça n'est pas non plus parfait, pas de soucis là dessus, c'est facile à reconnaître, le son, bien traité est parfois excessif (le bruit de corne de brume à chaque apparition du requin ça marche une ou deux fois mais après...), les jump-scares, inévitables dans ce genre de production, sont d'un intérêt inégal, les retournements de situation souvent improbables (tout le monde se croise dans ces ruines sous-marines, on se croirait en plein centre commercial) et la fin un peu excessive. Mais ça fait le job de bout en bout et après une introduction forcément lourde et dénuée d'intérêt, le film ne laisse pas une seconde de répit.
C'est même bien au dessus du Crawl de Aja à mon sens, plus inspiré, plus prenant, jouant ici pleinement la carte de l'ambiance fantastique et allant bien plus loin dans ses visuels.