Dans une rue tranquille de Buenos Aires, un gros 4x4 sagement garé attire la convoitise d'un petit voyou, qui pénètre à l'intérieur pour dérober l'autoradio. Mais le véhicule à l'apparence ordinaire est en fait une machine sophistiquée dont le malfrat ne peut plus sortir. Pour ne rien arranger, quelqu'un contrôle la voiture depuis l'extérieur et semble avoir un plan. Le thriller tourne ensuite à l'évocation de questions d'actualité brulantes dans ce pays en crise qu'est l'Argentine : l'insécurité, les inégalités sociales et se faire justice soi-même.
Selon qu'on soit sensible ou non à ces sujets, on appréciera plus ou moins le film de Mariano Cohn. Sur le plan cinématographique en revanche, il est certain que le réalisateur, qui signe ici son premier film en solo, réussit à maintenir la tension du début à la fin.
Dans sa première moitié, 4x4 est porté par l'interprétation remarquable de Peter Lanzani (Ciro), très convaincant dans sa façon de montrer la descente aux enfers physique et psychologique du petit voyou, alors que les dialogues sont pratiquement inexistants. Le personnage s'efface dans la seconde partie pour privilégier le duel entre celui qui contrôle le véhicule et un négociateur de la police.
4x4 aborde des sujets intéressants, mais en s'abstenant de prendre partie, il pose davantage de questions qu'il n'y répond. Finalement, le film vaut surtout pour le huis-clos dans le véhicule. Servi par des images efficaces et un jeu d'acteurs convaincant, il mérite bien une petite moyenne.