Bitch.
Ce film est dur. Très dur. Il passera comme une histoire d'amour banale pour certains mais si vous avez vécu la même chose une fois dans votre vie, il vous rappellera de très mauvais souvenirs. Une...
Par
le 14 mai 2010
132 j'aime
7
J'ai maté ce film, parce qu'il sera chroniqué la semaine prochaine dans le podcast 2 Heures de Perdues et que j'avais pas trop envie de me le faire spoiler. C'est la seule fois à ma connaissance que ce podcast me pousse à voir un film (habituellement c'est l'inverse.)
"Tiens et si on prenait l'histoire d'une relation de couple mais qu'on mélangeait l'ordre" c'était un concept qui fonctionnait bien dans les années 2000 : on a eu le chef d'oeuvre Eternal Sunshine of the Spotless Mind, un film de François Ozon 5x2 (que je n'ai pas vu) et j'ai enfin vu (500) days of Summer, film qu'on m'avait conseillé de part et d'autres et qui raconte la relation d'un type avec une certaine Summer, qui représente la "première relation sérieuse" qu'il ai eu.
(Enfin, sérieuse, pour lui, hélas.)
Le film pioche différents moments de la relation que Tom a eu avec elle, y compris les moments où celle-ci occupait la place "d'ex qu'on arrive pas à oublier"
jusqu'au moment où il a définitivement tourné la page.
C'est pour ça que je trouve le titre français pourri : ils ne restent pas 500 jours ensemble. (Genre, du tout.) Quitte à totalement évacuer le jeu de mot à l'origine du film, autant garder la traduction québécoise : 500 jours avec Summer.
Alors, évacuons la question de la mise en scène : oui, c'est ultra-réussi.
La réalisation de Mark Webb, dont c'est le premier film, est ultra-créative : split-screens, découpage de scènes, remise en scène de film, pastiches de films, plans soudainement dessiné etc... C'est rigolo, parce que ça me rappelle un peu ce que font les auteurs de bd américain lorsqu'ils se lancent dans leur premiers romans graphiques : une histoire d'amour plus ou moins autobiographique, racontée de manière éclatée en utilisant tout tas d'effets de style narratifs et graphiques. (On raconte que parmi les deux scénaristes du film, l'un était en rupture amoureuse et l'autre dans une relation qui se passait bien, ce qui explique le ton doux-amer de l'ensemble.)
Il y a aussi des effets plus discrets, dont un que j'aime particulièrement sur la fin du film.
Lors de la discussion avec Autum, celle-ci est cadrée de plus en plus près au fur et à mesure que Tom s'intéresse à elle, notamment lorsqu'ils blagues. On distingue juste que c'est une belle femme brune. On ne la voit cadrée enfin en plan de buste après que celle-ci lui dise "je vous ai remarqué mais vous ne me remarquiez pas." Ca y est, il la remarque enfin.
Bref, j'aime bien ce que fait Mark Webb et je serais curieux de voir ce que ça donne si on le place à la réalisation d'un film de super-h.. ha merde. (Et son prochain film pue du cul.)
Le film commence par "ceci n'est pas un film d'amour" (et par un disclaimer très agressif envers une certaine Jenny Beckman) ce qui donne faussement le ton. On se dit que c'est un film sur une fille qui se refuse à tomber amoureuse, alors que c'est plus un film sur une relation vue dans la tête du protagoniste principal.
Qui fréquente une fille qui ne sait pas trop si elle est amoureuse de lui ou non. Et qui est juste une phase dans sa vie amoureuse. Et la fin est au fond assez positive sur les relations passées : leur histoire aura eu lieu et les aura fait évoluer . D'un côté Summer aura compris que Tom n'était pas fait pour elle et aura trouvé un "grand amour" d'autant plus cliché qu'on ne le voit que de loin, de l'autre côté Tom aura appris de cette relation pour quitter son job, revenir dans ses rêves d'architecture (et donc possiblement fréquenter quelqu'un qui sera plus compatible avec lui.)
Après, ça va très vite dans leur vie, si on prend en compte que le film se passe sur une période d'un an et demi. Ce qui laisse à penser que Summer s'est remariée un poil trop vite... mais là encore il faut prendre cela plus comme une métaphore (elle est passé définitivement à autre chose) et comme le fait que ce qui n'est plus le problème du film, n'est plus le problème du protagoniste : la dernière chose qu'on sait de Summer c'est qu'elle se sent heureuse de s'être marié, et c'est ce qui suffit à Tom.
A noter que selon certaines théories de fans (à laquelle souscrit Joseph Gordon Levitt) cette scène dans le parc aurait lieu uniquement dans la tête de Tom. Et même si ça va bien avec l'idée que "c'est un discours qui permet une dernière rencontre" le scénariste et le réalisateur sont plutôt contre cette idée. (Parce que si commence à aller par là, la moitié des scènes sont fantasmées par le protagoniste.)
Le film a très vite veilli et il est vraiment le reflet de la fin des années 2000 et notamment de l'esprit un peu "hipster" de cette période. Ça s'entend déjà par la Bande Originale : du Smiths, du Feist, du Simon and Garfunkle et pinacle du genre, du Carla Bruni. Cette espèce de musique assez feutrée, très "guitare sèche" qui parle de relations. Il n'y a pas de Belles & Sebastian dans le films, mais le groupe est évoqué.
Le film fait beaucoup de référence à la musique et si j'ai pigé la plupart des références, ma copine est passé complètement au dessus. Personnellement, ça m'a pas mal fait marrer les vannes sur Ringo Star, considéré comme un nul par Tom. On a aussi des références au cinéma intellectuel des années 60.
C'est le film d'une certaine "jeunesse" qui était un peu la mienne à l'époque (la plupart du cast à mon âge) : des gens qui approchent de la trentaine mais ce sentent encore jeunes, aiment des groupes indés, vivent dans une grosse ville (ils sont littéralement en Californie) ont une éducation artistique et tentent de transformer leur fibre artistique en quelque chose qui puisse leur aider à payer le loyer (ici, la confection de cartes de voeux.)
Même le casting est à l'image de ces années là : Joseph Gordon Levitt, Zooey Deschannels (qui joue pour une fois un rôle qui déconstruit le cliché de la Manic Pixie Girl dans laquelle elle était enfermée... ce que les critiques n'ont pas compris d'ailleurs) Chloe Grace Moretz sont des noms qu'on va beaucoup retrouver dans le cinéma de la fin des années 2000, début des années 2010 et qui ont un peu disparus des radars. Surtout Moretz qui était un peu la petite prodige du cinéma et dont le rôle d'une "petite soeur qui parle comme une grande soeur" entrait pleinement dans les trucs qui l'ont fait connaître. Même le fait de voir Clark Greg en dehors du MCU marque ironiquement cette période.
Bon, sans surprise, j'ai pas mal aimé, même si je sens qu'il m'aurait bien plus parlé si je l'avais vu à l'époque de sa sortie. Oui, ça m'évoque des relations sentimentales que j'ai eu, mais celle-ci me semblent loin..... bon, c'est pas tout ça, mais y a quoi comme film sur les jeunes parents sur Disney + ?
Créée
le 19 nov. 2023
Critique lue 36 fois
1 j'aime
D'autres avis sur (500) jours ensemble
Ce film est dur. Très dur. Il passera comme une histoire d'amour banale pour certains mais si vous avez vécu la même chose une fois dans votre vie, il vous rappellera de très mauvais souvenirs. Une...
Par
le 14 mai 2010
132 j'aime
7
Alors là, je n'aurais pas cru me faire avoir par ce film, en ressortir aussi horripilé que piégé, au final forcé d'admettre sa réussite. Horripilé parce que ça enchaîne tous les poncifs du film...
Par
le 10 mai 2013
108 j'aime
14
C’est fou comme la qualité du film a l’air de changer avec l’âge du spectateur… Adulée par mes castors juniors préférés qui ont l’air de se retrouver dans ce film sur des amours adolescentes que le...
Par
le 19 déc. 2012
106 j'aime
40
Du même critique
Un Chien Andalou faisant parti d'une liste de films à voir qu'avait ma copine, je l'ai donc revu. Et c'est limite un passage obligé dans les études sur le cinéma. (Le film était gratuit sur YouTube à...
Par
le 12 janv. 2023
92 j'aime
Ce film fait partie de mon "rattrapage culturel version....heu.... non...." En fait, il ne fait partie d'aucune de mes listes de rattrapage de films. Bizarre, j'étais certain qu'on me l'avait...
Par
le 22 oct. 2016
54 j'aime
6
Ce film m'a énervé ! Et pour le coup, je m'aperçois que celui-ci m'a presque autant énervé par ses intentions de réalisation que par son propos lui même. Du coup, au lieu de faire une partie...
Par
le 7 sept. 2023
54 j'aime
4