Pour toi le plus excitant c'est baiser ou voler des caisses ?

• Oh putain c'était vraiment un jeu d'enfant.


• J'suis un vétéran fiston.


• Descends de la fumier ou je t'explose ta putain de gueule !


• Il est malade ce mec !


• J'te jure que j'vais l'faire !


• Espèce de connard d'amateur de merde ! N'importe quel con peut jouer aux durs avec un flingue, t'as jamais volé une seule bagnole de ta vie enfoiré ? Vas aux cours du soir pauv' con !

Voler 50 voitures de luxe parmi de grands classiques extrêmement rares sur un délai de trois jours pour un gigantesque braquage d'une nuit, voilà ce qui attend Memphis Raines ( Nicolas Cage ) ancien numéro 1 dans le milieu du braquage contraint de réenfiler les gants pour un dernier coup afin de sauver la vie de son frère, Kip ( Giovanni Rebisi ). Un scénario basique mais terriblement efficace qui distille avec générosité de l'action, des braquages, des courses-poursuites, de l'humour, des répliques piquantes et des voitures, beaucoup de voitures, et je ne parle pas de tuning tape-à-l'œil avec des néons flashy pour se la raconter, mais de grands classiques de l'automobile. Les plus beaux bolides qui font de ce long-métrage un véritable régal pour les yeux et les oreilles lorsqu'on entend rugir les moteurs. L'Aston Martin DB1 de 1962, la Bentley Continental de 1964, la Chevrolet Corvette Stingray L71 or L88 de 1967, la Shelby AC Cobra de 1966, la Pontiac GTO de 1965, la Chevrolet Corvette de 1953, la Cadillac El Dorado Brougham de 1958, la Cadillac El Dorado de 1959, la Porsche 356B Speedster de 1961, la Mercury Custom de 1950, la Chevrolet Bel Air Convertible de 1957, la Ford T-Bird – Susan 1957, la Chevrolet Camaro Z28 de 1969, la Dodge Charger Daytona de 1969, Ferrari 275 GTB4 de 1967, la Mercedes Benz 300 SL Gullwing de 1955, la Plymouth Superbird de 1969, la Tomaso Pantera de 1971, la Plymouth Hemi Cuda de 1971, et surtout la fameuse Ford Shelby Mustang GT500 de 1967. Un sacré déroulé de cylindrées éclatantes et somptueuses !

Réalisé par Dominic Sena, 60 secondes chrono est un divertissement qui assure le spectacle avec un gigantesque braquage qui prend son temps dans l'élaboration d'un plan qui amène de la crédibilité dans le propos par une immersion complète, avec une rencontre improbable entre une équipe d'anciens braqueurs de voitures expérimentés à l'ancienne et une équipe de novices aux techniques de braquages modernes et high-tech. Une équipe qui va créer une complicité entre eux, avec une touche d’humour qui fait plaisir et qui les rend tous sympathiques à suivre. La réalisation de Sena pose une excellente cinématographie parfaitement adaptée pour ce genre de film avec un travail de caméra volante efficace offrant les meilleures dimensions possibles aux scènes d'action qui sont nombreuses. Les scènes d’action sont vraiment bien filmé et très variées sur une mise en scène réussit sur un rythme endiablé d'une efficacité redoutable lorsqu'il s'agit d'ôter le frein à main. Néanmoins, on regrettera une musique dans une sonorité techno de Trevor Rabin pas terrible du tout, heureusement accompagnée des grands morceaux comme Moby Flower, War Low Rider, The Cult : Painted On My Heart...

La fin est démentielle ! Une course-poursuite finale à couper le souffle à bord de la fameuse Ford Shelby Mustang GT500 de 1967, la Eléonore de Memphis, sa licorne diabolique, la seule voiture qui lui fait peur et avec laquelle il va déchaîner les enfers sur la route. Une dernière séquence absolument hallucinante qui va offrir un déchaînement de cascades impressionnantes desquelles une tension de dingues va émaner, saisissant le spectateur pour ne plus le lâcher jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un cimetière de cadavres de voitures derrière lui. Une longue scène qui s'étale dans la durée sans jamais perdre en intensité, sciant le spectateur à son siège dans une générosité écrasante. Un final épique absolument parfait qui déballe la poursuite en bolide la plus spectaculaire qui m'ait été donné de voir dans un film. Rien que pour cela, 60 secondes chrono se doit d'être au moins respecté.

Nicolas Cage en tant que Memphis Raines, voleur de voitures à la retraite, est excellent. Un personnage amusant et charismatique véritable légende de la route sauvage que l'on prend un malin plaisir à contempler dans une bagnole lancée à toute vitesse. Le casting autour de lui est plutôt bon, à commencer par Angelina Jolie qui apparaît dans le rôle de la magnifique Sway. Une tigresse de la route méga sexy qui amène une relation frétillante avec Nicolas Cage, notamment durant une séquence mythique où les deux tourtereaux se mettent à batifoler dans une auto durant un cambriolage en fasse d'une maison où un homme et une femme sont en plein ébats sexuels sur une superbe chanson climatique de The Cult - Painted On My Heart. Une scène vraiment mortelle qui fait monter la tension et la chaleur corporelle :
- " Pour toi le plus excitant c'est baiser ou voler des caisses?
- Baiser ou voler des caisses... houmff... ouh... et bien, pourquoi pas baiser pendant qu'on vole une caisse.
- Ah c'est excitant... des tas de filles refuseraient.
- Houmff... Ça m'est juste passé par la tête, excuse-moi... pfiuu... Mais t'a pas répondu à la question.
- Il y a quand même un problème.
- ....
- Contourner le levier de vitesses.
- Ah oui, oui, parce qu'il est...
- Oui, il est dans le chemin.
- Oui bien sûr, et...et tu risquerais de te fausser... la boîte automatique... "

Chi McBride en tant que Donny Astriky est un cambrioleur à l'ancienne amusant avec sa tchatche et son chapeau. Vinnie Jones pour Le Sphinx dit Le Muet est hilarant, une montagne de muscles qu'il ne vaut mieux pas se mette à dos. La relation père fils entre Cage et Duvall est touchante. Will Patton pour Atlee Jackson, semble bien amorphe. Delroy Lindo et Timothy Olyphant, en tant qu'inspecteurs fonctionnent bien et font office de véritables galères pour Cage et sa bande. Giovanni Ribisi pour Kip accompagné de ses potes est oubliable bien qu'ils restent drôles. Christopher Eccleston pour Reymond Calitri, l'antagoniste principal, fait office de bon méchant machiavélique passionné du bois. Une belle bande de gredins !  Enfin, Robert Duvall pour Otto Halliwell est génial avec son chien, qui conduit à une scène hilarante où celui-ci mange les clés des voitures volées, laissant d'autres choix que de le bourrer de laxatifs.
- " Il reste plus que six heures, est ce que le clébart à craché le morceau ?
- Toby et Fred sont partis le promener.
- Il a pas l'air décidé mon vieux, c'est pas pour ce soir.
- Allez le chien, qu'est qui a ? Ça va pas ?... Fais caca bordel ! "

CONCLUSION :

60 secondes chrono réalisé par Dominic Sena est un film de braquages de belles voitures de luxe nourri en actions, en punchlines, en émotions, et en cascades ahurissantes avec un final hors normes où une Mustang Shelby GT 500 lancé à pleine vitesse se livre à la meilleure course-poursuite cinématographique qu'il m'est était donné de voir. Un long-métrage terriblement distrayant sur une mise en scène dynamique servi par un excellent casting dont le couple pétillant et sensuel Nicolas Cage/Angelina Jolie. Un grand film d'action !

Prenez soin de ma voiture, je prendrai soin de vous.

• Un de nos hommes va s'occuper de celle-là et toi et moi on va s'occuper de cette Mustang Shelby de 67, il doit pas y en avoir 50 en ville.


• Ouais mais qui te dit qu'il ne l'as pas déjà volée ?


• Ohhh je le connais un peu, je pense qu'il va se la faire en dernier.


• Pourquoi ?


• Parce qu'il en a toujours eu peur.