Le Japon, loin derrière la Corée

Nous avons tellement peu accès au cinéma japonais contemporain (hormis une petite poignée d'auteurs qui sont bien distribués en Europe, tels que Kiyoshi Kurosawa, Naomi Kawase, Hirokazu Kore-Eda ou bien sûr Takeshi Kitano) que la possibilité de voir un thriller grand public japonais ne se refuse pas. La première partie de "64" a pour point de départ un kidnapping d'enfant à l'issue tragique, et explore les conséquences dévastatrices d'une erreur technique de la police, et des mensonges utilisés pour la couvrir : de ce fait, le film n'est pas vraiment un polar, mais plutôt la chronique détaillée de la descente aux enfers (morale et psychologique) de l'ex-inspecteur responsable de l'enquête, découvrant les turpides de la "politique" au sein de son organisation, alors qu'il est désormais en charge des relations - difficiles - avec la presse. Rien de sensationnel là-dedans, rien de vraiment palpitant non plus, pas de révélations extraordinaires (gageons que ce sera la seconde partie du film qui nous en offrira, puisque son sujet est une répétition du premier crime 14 ans plus tard...), ce qui fait que le film a quand même un peu de mal à nous embarquer, et ce d'autant que l'acteur principal, Koichi Satô, n'est pas particulièrement charismatique, ni même convaincant. De nombreuses situations paraissent en outre peu crédibles, en particulier dans le conflit opposant le département des relations publiques de la Police avec le "club" des journalistes, même si le spectateur occidental devra évidemment admettre sa méconnaissance du sujet ! Bien sûr, la réalisation de Takahisa Zeze est professionnelle, efficace, sans abus d'effets excessifs, hormis quelques mouvements de caméra "esthétisants"... mais on n'y décèle aucune sensibilité particulière, ni même aucune caractéristique qu'on pourrait attribuer à l'origine nippone du film. Bref, du cinéma "international", "propre sur lui", honorable, ni déplaisant ni passionnant (l'idée nous traverse l'esprit qu'un tel sujet aurait pu faire autrement plus percutant chez nos amis Coréens !). [Critique écrite en 2016]

EricDebarnot
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le 25 sept. 2016

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Eric BBYoda

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