Les années 70 ont été propices à la mise en scène de longs-métrages de genre catastrophe. Depuis Airport réalisé en 1970, les cinéphiles ne font qu’en visionner, en assistant à tout genre de spectacle affolant tel que les incendies, les tremblements de terre ou les catastrophes aériennes. 747 en péril est une sorte de fausse suite, ou un Boeing 747 est de nouveau l’avion-star de la série de films commencée par le long-métrage Airport, réalisé deux ans plus tard que la réalisation Alerte à la bombe de John Guillermin. Ce dernier avait donné une vraie définition du genre catastrophe, même si son scénario était loin d’être original. Cela dit ! Il a largement prouvé que le genre catastrophe pouvait plaire à un certain public. Avec Airport et Alerte à la bombe, on sent bien que les producteurs prenaient peu à peu des risques jusqu'à qu'ils finissent par nous concocter un scénario totalement nouveau comme celui d'un avion de ligne volant avec un cockpit défoncé, suite à la rencontre inattendue d’un petit avion à hélice.
Proposer ce genre de scénario, il fallait vraiment oser le faire car c’est une situation inhabituelle et authentique. Une très bonne initiative de la part de ces producteurs pour nous démontrer que le genre catastrophe est un genre manipulable et renouvelable. Le problème ! C’est que le scénario est à la fois invraisemblable et étrange. Comment peut-on nous faire croire qu’un avion de ligne pourrait rester dans les airs après s'être fait percuter par un petit avion, directement dans le cockpit ? L'avion perd bien en altitude en affrontant une phase de dépressurisation mais c'est assez difficile de croire qu'il peut rester en l'air. Les scénaristes auraient pu trouver mieux, c’est bien de prendre des risques et de tenter des nouvelles choses scénaristiques. Mais encore ! Il faudrait que ce soit cohérent si on veut conquérir les cinéphiles. Ce qui n’est pas le cas et je comprends très bien les notes et avis mitigés que j’aie pu voir ou entendre.
Même avec ce défaut impensable, le long-métrage m’a tout de même bien satisfait. C’est une sorte de huis-clos intéressant et inquiétant, où il n’est pas question de terroristes qui posent des bombes dans des avions, c’est plus une mission de survie. Bien que les échanges entre l’hôtesse-pilote et l’ancien instructeur peinent à nous convaincre de l’efficacité et de l’intérêt du film, notre attention est tout même captée par une tension qui nous saisit, on ne reste pas insensible à ce long-métrage bien construit dans l’ensemble, avec une présentation brève et efficace des personnages, un rythme qui nous accroche et un suspense infaillible. Il est vrai que le film ait le malheur de nous faire croire que les scénaristes ne se sont pas défoulés pour enrichir le long-métrage. Juste après la rencontre des deux avions, la production n’est plus qu’une série de scènes de dialogues assez anodines mais, des obstacles sont à surmonter et ça comble notre plaisir à visionner cette production.
L’actrice Karen Black est très convaincante dans le rôle de l’hôtesse ayant pris les commandes, elle est stressée, affolée et très expressive, comme tout le reste du casting avec un Charlton Heston très à l’aise dans son rôle d’ancien instructeur. De quoi bien nous distraire, même si le film est similaire à Airport. Sauf que le dénouement se lance bien au début et non pas une heure après le début de la production contrairement à Airport plombant l'ambiance du film avec son côté trop mélancolie. La seule chose qu'on peut regretter, c'est que l'accident se produit beaucoup trop vite. On voit les deux avions progresser pendant un moment et quelques secondes plus tard, c'est la rencontre inévitable. Des défauts assez gênants mais assez oubliables puisque le long-métrage est truffé de scènes d’action redoutables et bien filmées, et faire atterrir un Boeing 747 avec un cockpit fragilisé n’a rien d'une tâche facile. 7/10
- On fonce sur une montagne !
- Calmez-vous !