À peine descendu du 747 qu'il pilotait dans Alerte à la bombe, Charlton Heston remonte illico dans le vol Columbia 409, Washington-Los Angeles, long-courrier en péril comme l'indique le titre français du film. Endossant une fois de plus le costume de sauveur de la situation, ce vieux BG de Charlton ne passe pas par la porte de devant, ni celle de derrière, mais par le gros trou laissé dans le cockpit par le petit avion de tourisme crashé par Dana Andrews - oui, celui-là même qui avait déjà du mal avec le pilotage dans À l'heure zéro... En attendant que Charlton prenne l'avion en marche, pas de panique : c'est Karen Black, la cheftaine des hôtesses de l'air, qui tient le manche et maintient l'appareil en ligne malgré un strabisme prononcé. Pas d'affolement messieurs-dames, la situation est sous contrôle...
Quatre ans après le succès d'Airport, les producteurs remettent ça en adaptant légèrement la formule : on oublie les sous-intrigues amoureuses et la vie à l'aéroport, et on se concentre sur le drame, la catastrophe, bref le vol en huis-clos. Moins de bla-bla et plus de tension donc, mais en contrepartie des personnages moins développés et nettement moins attachants. On retrouve parmi les passagers quelques têtes vaguement connues comme Gloria Swanson, Nancy Olson et Myrna Loy, y a aussi le père de Ben Stiller qui passe le voyage à roupiller après s'en être collé une bonne au décollage, y a la gosse qui a joué la gosse dans L'Exorciste, deux bonnes sœurs, deux ou trois casse-couilles, un chien, etc. Bref, pas de quoi se relever la nuit. Au sol, pas grand-chose à signaler si ce n'est George Kennedy qui reprend du service dans la franchise en sidekick de Charlton, histoire de s'entraîner un peu pour Tremblement de terre l'année suivante...
Contrairement au moteur numéro 3 du 747, le spectateur ne vibre guère et est presque aussi soulagé que les passagers quand il touche enfin terre, sans toutefois avoir passé un si mauvais moment que ça. Mention spéciale enfin aux marketeux de chez Boeing pour cet énorme placement de produit. Et à Charlton, qui est quand même un sacré mec !