arachnophobie
Une série b d’aventure qui n’a qu’un seul but: provoquer une crise d’hystérie chez les arachnophobes. Avec sa trame qui ressemble à du sous Indiana Jones et Tomb Raider, le film a le bon goût de ne...
le 24 juin 2021
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À force de creuser au cœur du bis, on finit par se sentir archéologue. Parfois on tombe sur des nanars de compétitions, des films longs et chiants comme la mort, et parfois sur de véritables trésors. Perdu dans les étals d’un cash express, coincé entre une compilation de MMA et Un Long Dimanche de Fiançailles, se trouvait ce film au croisement des univers de La Momie, Benjamin Gates et Indiana Jones. Guardians of the Tomb fait partie de ces petites curiosités sorties en 2018 en DVD, à une époque où le marché s’est littéralement effondré pour finir dans les bacs à soldes.
Arachnophobia
Il n’est point question de momie ou de trésor fastueux dans Guardians of the Tomb, mais d’araignées voraces et teigneuses importées d’Australie pour en faire une arme bactériologique plus redoutable que le virus du Covid-19. Capitaux chinois obligent, l’intrigue se déroule en Asie, sur le site d’excavation d’un tombeau d’une ancienne dynastie, que vont mettre au jour les explorateurs, libérant par la même occasion les nuées de créatures en CGI. Les aventuriers endimanchés vont donc devoir s’injecter de l’anti-venin par intraveineuse comme du petit lait, en déjouant une série de pièges mortels s’il veulent espérer s’en sortir indemnes. Le casting cosmopolite du film semble d’avantage avoir été sélectionné pour leur physique et traits caractéristiques, que pour leur talent dramatique.
Dans un autre univers, Kellan Lutz a probablement eu la carrière d’Harrisson Ford ou de Chris Pratt. Mais dans celui que nous vivons, le comédien relève surtout de l’archétype du beau modèle survivaliste roulant des mécaniques. À l’instar d’Indy avec les serpents, Jack Ridley possède un talon d’Achille : il est arachnophobe. Tout en muscle, et moins en matière grise, le personnage peut heureusement compter sur la présence d’une scientifique opiniâtre (Li BingBing, l’Angelina Jolie chinoise parlant anglais comme une vache espagnole).
Shane Jacobson (le gros lard aussi lourd dans le film qu’en interview) porte la caution humoristique du film. Kelsey Grammer joue le méchant PDG de multinationale, d’avantage intéressé par l’élixir de jouvence ayant permis au Fu Mandchu de vivre 300 ans que par la mission de sauvetage. Les autres (Jason Chong, Stef Daswson, Chun Wu et désolé pour les oubliés) sont des faire-valoir destinés à faire de la figuration ou à mourir dans d’horribles convulsions. Finalement ce sont peut-être les araignées les véritables stars de ce film.
Deadfall Adventures
La mise en scène plutôt bien calibrée coche toutes les cases traditionnelles du cahier des charges (plan en grue, travelling, steadicam, format scope). Mais c’est certainement là que le bat blesse, puisque le récit d’aventure implique à l’inverse de faire preuve d’une folie débridée, qui manque cruellement à cette expédition sous naphtaline. Le rythme en dent de scie anesthésie plus qu’il ne désarçonne véritablement le public, et la situation d’urgence que le réalisateur tente de véhiculer reste assez soporifique. Certaines séquences (la tempête de sable et les effets pyrotechniques) sont accentuées par l’emploi de CGI douteux, ce qui tend vers une forme d’artificialité.
Les rebondissements et intrigues cousus de fil blanc, suscitent quant à eux une certaine répétitivité, tandis que la bromance orchestrée entre les deux interprètes chinois relèvent d’une niaiserie assez confondante plus que larmoyante. Dans le même ordre d’idées, la dynamique de groupe manque cruellement d’alchimie, et ce malgré l’incroyable ambiance régnant sur le plateau de tournage entre les acteurs, se taillant des pipes contractuelles en interview. Guardians of the Tomb offre néanmoins une variété de décors ludiques, propices aux phases d’exploration et d’énigmes, ainsi qu’aux séquences d’action grâce à une sympathique série de chausse-trappes.
Comme le révèle le making of, le film de Kimble Rendall dispose d’une très grande variété d’effets pratiques et d’environnements reconstitués en studio, témoignant d’un budget confortable pour une série B de cet acabit. Nicolas McCallum le chef décorateur a bâti un univers plutôt crédible à l’écran, avec des chambres funéraires poussiéreuse gardées par des soldats en Terracotta, des recoins caverneux envahis de toiles d’araignées, et des palais souterrains ornés de décorations et de babioles relevant des légendes chinoises. Ce folklore permet d’enivrer le public d’un doux parfum d’Orient, presque aussi exaltant qu’une partie de Tomb Raider II, sans le dragon et le boule de Lara Croft.
Si toi aussi tu ne te retrouves plus dans l’état de déliquescence actuel de notre société et que tu considères que le monde a besoin de héros, qu'ils soient violents, gros, cons ou attardés mentaux... L’Écran Large te fera passer de zéro à héros, car il suffit d'un collant et d’un peu de matière grise pour changer de peau !
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Créée
le 14 janv. 2025
Critique lue 2 fois
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