Kids vs Triades
Les enfants acrobates et qui font des arts martiaux sont depuis des siècles des éléments omniprésents dans les cirques chinois et dans les spectacles de l’opéra de Pékin malgré des méthodes...
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le 22 août 2024
Les enfants acrobates et qui font des arts martiaux sont depuis des siècles des éléments omniprésents dans les cirques chinois et dans les spectacles de l’opéra de Pékin malgré des méthodes d’entrainement assez douteuses sur le plan éthique. Et à Taïwan, on a toujours aimé faire des films avec des enfants qui se battent et/ou qui font des bêtises. On pourrait par exemple citer Shaolin Popey (1994) et sa suite, Trouble Maker (1995), China Dragon (1995), Super Mischieves (1995) ou encore Ninja Kids (1997) avec comme fer de lance le réalisateur Chu Yen-Ping (Flying Dagger, A Book of Heroes). Mais ça ne date pas des années 90 et dès les années 60, on a vu fleurir des bobines mettant en scène de jeunes bambins qui fightent. On pourrait par exemple citer Silver Maid (1970), The Dwarf Sorcerer (1974), ou la saga Hello Dracula (1986-1992). Lucky Seven, sorti chez nous sous le titre Les 7 Ninjas Kid’s, est de ceux-là et le succès fut au rendez-vous puisque 3 ans plus tard naitra une suite, Lucky Seven 2. Alors j’avoue que les films avec des enfants en guise de héros, ce n’est pas réellement mon délire. Mais comme il parait que les scènes d’action sont bonnes, j’étais curieux de voir ce que cela pouvait donner. Et oui, les combats sont très bons. Mais le reste…
Le scénario de Les 7 Ninjas Kid’s est assez boiteux. Sept petits bambins adeptes d’arts martiaux vont se retrouver en possession d’un diamant que des gangsters vont vouloir récupérer. Le film est mis en scène un peu n’importe comment, tout va s’enchainer très vite, et on a parfois l’impression d’être devant une succession de petites scènes qu’on a tant bien que mal liées entre elles. Et comme à Taïwan à cette époque, on se foutait royalement des copyrights, on pourra reconnaitre une musique de La Planète des Singes, le thème d’Halloween de Carpenter ou encore plusieurs emprunts à la saga Rocky. 7 Ninjas Kid’s pourrait parfois s’apparenter à une parodie / hommage au My Lucky Stars de Sammo Hung dont il reprend certains gags. On sent également l’influence de Jackie Chan avec des gags qui semblent sortis du cinéma muet. L’humour est ici assez « particulier », très burlesque, allant parfois sur des terrains très très limites, avec des gags homophobes (la scène avec le travesti), misogynes (on ne compte pas le nombre de mains au cul ou aux boobs) et/ou xénophobes (un personnage noir se fait traiter de chimpanzé). Certaines scènes sont clairement gênantes et même l’excuse du « il faut remettre le film dans son époque » ne prend pas ici. C’est également souvent puéril, très enfantin, et l’humour est assez aléatoire avec un gag réussi pour dix qui tombent à plat. Les sept gosses sont tour à tour éminemment sympathiques ou tout bonnement insupportables et rapidement, le mélange des genres devient assez improbable, avec d’un côté tous ces gags bon enfant de plus ou moins bon gout (surtout moins), d’un autre côté une violence assez frontale et des enfants qui se font malmener.
Parce que dans ce 7 Ninjas Kid’s, les enfants ne se contentent pas de distribuer des baffes, ils en prennent eux aussi pour leur grade pour de vrai, se prenant parfois de vrais coups et se réceptionnant pas toujours très bien lors des cascades. Il suffit de voir la scène où l’un des enfants est balancé à travers une vitre au ralenti (histoire qu’on voit bien qu’il ne s’agit pas d’une doublure) avec une caméra qui va s’attarder sur la semi-agonie de l’enfant à la réception. Quand ce n’est pas le plan de la fillette du groupe qui lors d’une chute se réceptionne mal et s’éclate le nez au sol en gros plan… Il n’y a qu’à Taïwan et Hong Kong où on pouvait voir ce genre de choses à cette époque. Néanmoins (de ladite fillette), on ne peut nier la remarquable habileté de ces jeunes bambins pour les arts martiaux et les cascades. Avec son montage très dynamique, l’action de 7 Ninjas Kid’s est assez impressionnante et réellement mémorable. C’est très punchy, certes accéléré au montage, avec des chorégraphies assez travaillées. Oui, clairement, s’il y a bien une raison de voir ce film, c’est pour ses combats et ses cascades, d’autant plus qu’avec le rythme effréné du film, il en arrive toutes les cinq minutes et c’est d’un bien joli niveau. Comment souvent à cette époque, le final est assez fou, bien long, virant parfois vers le n’importe quoi, avec de l’action, des cascades, des explosions, du verre cassé, des épées et même des ninjas, justifiant presque à lui seul le visionnage pour les amateurs de bobines martiales à tendance bis. Certaines cascades sont assez folles, d’autant plus qu’elles sont réalisées par des enfants, et tout le casting a un joli talent pour fournir des combats assez captivants, délivrant des coups rapides qui ont surement laissé quelques blessures.
Le visionnage de ce 7 Ninjas Kid’s est assez étrange. Les combats sont de très bonne tenue, tout comme les cascades dangereuses. Mais voir des enfants se prendre des coups et se faire sans doute très mal lors des cascades laisse une sensation un peu étrange.
Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-les-7-ninjas-kids-de-chao-chen-kuo-1986/
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le 22 août 2024
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