Voir le film

« Je sais même plus dessiner les arbres à force d’être enfermée »

Ce projet, on en entend parler depuis le confinement, le quotidien d'un immeuble parisien sous quarantaine, filmé par Dany Boon et proposé sur Netflix. Le casting est alléchant, le propos l'est beaucoup moins, car franchement qui a envie de revivre ces mois d'isolement, et surtout est-ce trop tôt pour en rire ?
En rire mais pas que, car ce serait oublier que le cinéma de Dany Boon est souvent aussi tendre qu'il est drôle, et aujourd'hui il nous propose une nouvelle facette de sa plume, peut-être amenée par sa co-auteur Laurence Arné : ce film frôle l'absurde, tutoie l'humour noir et flirte avec le trash. Tout ça grâce au rôle un peu dingue d'Yvan Attal, qui est exceptionnel. C'est un savant fou, à la croisée entre Doc Emmet Brown et Victor Frankenstein. De là à y voir une allégorie de Didier Raoult, il n'y a qu'un pas ! C'est presque dommage que tout le film n'ai pas été à cette image, et en même temps un sur-dosage de cette folie aurait été peut-être indigeste. En tout cas, c'est le défaut que je pourrais trouver à ce film, ses changements de ton un peu radicaux.


Je peux comprendre les avis négatifs, personne n'a envie de revivre ces mois immobiles, avec des personnages aux traits forcés, ce décor qui sent le studio, et dont les ficelles narratives sont aussi énormes, mais moi j'ai bien aimé. J'ai passé un moment chouette avec cette ribambelle d'acteurs parfaitement dans leurs emplois, le couple formé à l'écran par Tom Leeb et Alison Wheeler est très représentatifs d'une génération qui a vécu le confinement à travers leurs lives et leurs abonnées, mais aussi la famille de Laurence Arné et Dany Boon, moyens, humains, hypocondriaques qui n'arrive pas à allier la vie de famille et la vie professionnelle à la maison, la famille de François Damiens, beauf à souhait, la gouaille de Liliane Rovère, patronne du bar d'en bas, le caractère puissant et émouvant de Nawell Madani, et bien sur la révélation, Jorge Calvo, qui campe le gardien de cet immeuble dont l'adresse n'a pas été choisi au hasard.
Comme souvent dans le cinéma de Dany Boon, les émotions sont pudiques ce qui rend les personnages touchants, avec leurs défauts, et leurs travers. Ils sont terriblement humains.

Leah_Marciano
6
Écrit par

Créée

le 9 nov. 2021

Critique lue 270 fois

5 commentaires

Leah_Marciano

Écrit par

Critique lue 270 fois

5

D'autres avis sur 8 rue de l'Humanité

8 rue de l'Humanité
freddyK
9

Le Rire Médecin

On pourras sans aucun doute le regretter mais le nouveau film du poids lourd du box office hexagonale Dany Boon ne sortira pas en salles puisqu'il débarque directement sur Netflix . Avec 8 Rue de...

le 21 oct. 2021

28 j'aime

15

8 rue de l'Humanité
bertrandtseu
2

Infâme

Quand j'ai su que Danny le mauvais clown préparait un film sur le confinement, une curiosité un peu malsaine m'a envahit. Quelle sombre insulte au cinéma pouvait il bien nous préparer, à nouveau ( il...

le 22 oct. 2021

18 j'aime

8 rue de l'Humanité
lugdunum91
3

8 rue de l'Humanité: Même pas digne d'un téléfilm TF1

121eme film de l'année et découverte du premier projet de Dany Boon racheté par Netflix, on peut dire que c'est pas glorieux. On suit l'histoire de 7 familles confinées dans un immeuble du 11ème au 8...

le 20 oct. 2021

16 j'aime

9

Du même critique

Rocketman
Leah_Marciano
4

Rocketman ne décolle pas

Rocketman, en fait c'est la mort de Reginald Dwight et la naissance de son alter ego Elton John. L'idée de base est plutôt chouette, Reginald comprend qu'il doit tuer celui qu'il ne veut plus être et...

le 3 juin 2019

12 j'aime

1

La Vérité si je mens ! Les débuts
Leah_Marciano
7

La vérite, ils m'ont éclaté

Ca paraît fou mais les scénaristes de « La verité si je mens » 1, 2 et 3 ont fait le pari du préquel. Et ça pour un pari c'était risqué, car on ne retrouve aucun des comédiens populaires de...

le 21 oct. 2019

8 j'aime

1

Telle mère, telle fille
Leah_Marciano
1

Telle merde tel film

Ok alors... comment dire... c'est l'histoire d'une femme, la trentaine, mais déjà 40 dans sa tête. Elle attend un heureux évènement, mais figurez-vous que sa mère, 47 ans mais 17 dans sa tête, aussi...

le 6 avr. 2017

7 j'aime