Quand un concept intéressant dérape petit à petit.
8th Wonderland - réalisé par les français Nicolas Alberny et Jean Mach
Des millions de personnes disséminées de par le monde et déçues de la manière dont celui-ci évolue décident de s'unir. Toutes guidées par le même désir d'améliorer les choses, de ne plus subir l'actualité sans pouvoir réagir. Par le biais d'Internet, elles créent le premier Pays virtuel : 8th Wonderland. Chaque semaine, tous ses habitants votent par référendum une motion différente... Mais que se passerait-il si les motions de 8th Wonderland devenaient petit à petit plus réactionnaires ? Si sa manière d'agir se rapprochait lentement mais sûrement d'un comportement terroriste ? Un problème insoluble se poserait alors à l'ensemble des Nations.
Comment combattre un pays qui n'existe pas ?
Voilà le concept de base de ce film qui honnêtement en jette pas mal sur le papier.
Et très franchement, le rendu final est très correct lorsque l'on tient compte du budget "ridicule" du film.
Il y a des idées excellentes dans ce film comme par exemple les scènes de dialogue en ligne ou les protagonistes sont affichés comme si nous les observions via leur webcam, en sorte de réunion virtuelle autour de laquelle on peut voir graviter l'ensemble de la population de ce cyber-pays. La comparaison entre un groupe d'individus et une colonie de cafards sous la forme d'un documentaire qui ponctue le film est également très bien pensée et réalisée.
Encore une fois, le concept primaire est tellement prometteur qu'on pourrait regretter un aussi faible budget. L'autre point faible de ce long métrage, c'est le jeu des acteurs qui pour certains n'est vraiment pas bon. Ce qui est formidable c'est que comme l'histoire est très intéressante et accrocheuse, cela passe quand même mais c'est regrettable.
L'escalade dans l'ampleur des actions entreprises par cette communauté est bien dosée et arrive à des sommets plutôt marquants. On constate alors les potentiels dangers d'une telle organisation qui partait pourtant sur de bonnes bases.
On observe à la fois les actions positives menées au début du projet par ce groupe de cyber-citoyens, mais plus tard les dérives que peut impliquer l'explosion de la population d'un pays virtuel comme il en est question ici, même si les intentions restent bonnes. On peut alors commencer à réfléchir sur la justification d'actes terroristes et se questionner également à propos de l'éthique et de la morale qui freinent en quelque sorte certaines actions avant d'être outrepassées.
En résumé, le concept de ce film est absolument dément, on regrettera le jeu plus que passable de certains acteurs et le manque de moyens même si ces derniers défauts n'empêchent pas de rester captivé par l'histoire.