(Cette chronique n'a pas pour but de blesser les gens, si c'est le cas, je m'en excuse sincèrement).
Après le gros malaise du webshow "Senscritique l'émission" resté dans les annales pour avoir réussi à ridiculiser d'éminents personnages (plus ou moins sympathiques) du site (en particulier Torpenn) dans un projet amateur, mou du genou, et vaseux, malgré toutes ses bonnes intentions, la cinexperience d'hier soir a été pour moi l'occasion de découvrir un débat IRL entre senscritiqueurs, et autant dire tout de suite que c'était un tout petit peu flippant.
L'impression bizarroïde d'assister à un concert de louanges entre des béni oui oui autistes au body language chelou et malaisant (beaucoup de mouvements de bras désarticulés) et n'y connaîssant strictement rien en cinoche, ainsi qu'une représentante de la société de distribution qui a vraisemblablement découvert l'existence du film qu'elle doit vendre la veille, et qui se mettent à disserter pendant trois plombes sur l'histoire supposée passionnante d'un film pourtant insipide, vu et revu, à la structure narrative éculée, à la mise en scène inexistante, et chiant comme la pluie.
Un type avec plein de cheveux débarque et radote des conneries pendant 3 heures, en expliquant qu'il hésite à mettre une note entre 7 et 8, même si la fin l'a un peu dérouté, le monsieur loyal finit par réussir à l'interrompre à base de "c'est très bien, mais bon toi quand tu démarres on t'arrête plus hahaha". Palpitant.
Des nénettes encore plus insipides, auxquelles le monsieur loyal local est ravi de passer le micro pour les entendre débiter des banalités insondables "ben oui, ma bonne dame, senscritique c'est pas qu'un univers de mecs, plein de testostérone, regardez toutes les gonzesses qu'on a mes amis (gros clin d'oeil à l'égard de la gente masculine), et en plus elles ont plein de trucs vachement intéressants à dire, j'en suis sûr hinhinhin, viens, viens au milieu de la scène ma jolie, si tu veux on pourra se retrouver en backstage après la fin de la soirée, t'as vu comment je suis gentleman et comment je te laisse la parole hinhinhin".
"Oui, je ne sais pas s'il faut s'attacher au méchant du film, parce que vous voyez, il est quand même super méchant, et puis le héros il est gentil, mais bon, il doit aider sa famille, alors il a pas le choix il doit bosser avec le méchant... Putain c'est compliqué, le méchant est-il si méchant ? Le gentil est-il si gentil ?"
"Mais non le méchant est méchant. D'ailleurs c'est un super film parce qu'il nous montre la réalité des Etats unis avec les gens qui se font expulser en 5 jours de leur maison, je le sais parce que j'y suis allé l'été dernier."
"C'est vraiment un film dur, parce qu'on y voit les gens qui se font expulser, et puis en plus la musique est super jolie !"
"Vous n'avez pas un peu l'impression de voir les Etats unis avec un regard franco français ?"
"Mais non, vous ne connaissez pas occupy wall street ? Les gens qui se révoltent, les libertariens, tout ça, ça existe mon bon monsieur, les américains ne sont pas que des connards de beaufs !"
"Moi je pense que Carver, c'est un peu comme Donald Trump, il vend des maisons !"
"Mais non, ça n'a rien à voir avec Donald Trump, Donald Trump il vend mal les maisons, même qu'il a dilapidé pratiquement toute sa fortune familiale !"
Et puis à un moment donné, t'as un des types les plus cinglés du site qui débarque, OVBC, je découvre avec horreur qu'il a la même coupe de cheveux que Zlatan, mais au moins je suis rassuré qu'il soit le seul (avec le vénérable OlivierBottin, même s'il n'a pas assumé franchement sa position) à avoir tenu des propos à peu près audibles dans cette pénible agonie publique.
Allez, big up à OlivierBottin qui lorsqu'il a pris le micro, s'est présenté en tant que "Limguela", dont la seule évocation a suffit à blanchir le teint du monsieur loyal pervers et faux cul. Truc que je ne m'explique d'ailleurs pas, mais qui illustre la politique agressive du site à l'égard des profils un tant soit peu subversifs à base de bannissements à vie (Big up à toi également Bob Fishermann).
Cette drôle d'impression qui me dit que pour rentrer idéalement dans le moule senscritique, il vaut mieux être un gros bobo parisien entre 17 et 25 ans.
Bon sinon c'est sympa d'organiser des avant-premières pour les clochards banlieusards comme moi, et d'avoir des invites, pour y ramener des potes.
C'est mieux quand c'est pour voir des bons films cela dit. Allez, ça sera mieux à la prochaine !
Bisous.