Ce soir dans un grand moment de désœuvrement j'ai enfin regardé 99F jusqu'au bout. Sorti en 2007 il ressemble à un film de 1997. OST un peu nase, plans Fight Club avec incrustations de texte, 4eme mur qui saute en permanence... Je pense que ce film était probablement vieux avant même de sortir. Dommage puisqu'il s'agissait de nous présenter les dessous de l'élite parisienne. A un moment je me suis quand même demandé si ce n'était pas volontaire...
C'est vrai qu'on se prend à rêver d'un réalisateur documentant le massacre de son film par des producteurs avides. Kounen insère des messages informatifs ça et là pour suggérer cette hypothèse, un peu comme Howard Roark l'architecte objectiviste de The Fountain Head dynamitant son immeuble pour protéger l'intégrité du concept. Mais c'est un rêve, personne n'y crois.
Sous ses airs de pamphlet anticapitaliste, "99F" est ultra marketé et trahit en temps réel le message qu'il énonce. Alors maintenant il nous reste à répondre à la seule question importante que pose le film : qui est la ménagère de "99F" ? Pour qui est ce yahourt ? Quel est le persona ? Quels sont les piliers de ce produit ?
Dur de répondre à cette question, mais avec "99F" j'ai un peu retrouvé le malaise de ces soirées parisiennes des années 2000. Des fêtes sans joie où des merles moqueurs se dandinaient sur des playlist Nova éculées.
Mépris social et beauferie urbaine, voilà je pense les piliers du produit "99F".