9 doigts nage entre plusieurs genres, à l'image - on ne le dira jamais trop - des multiples facettes de son réalisateur.
Il commence comme un bon film noir, très esthétisant dès les premières images, lorsque Magloire (Paul Hamy) se retrouve contraint d'embarquer avec des truands à bord d'un cargo inquiétant. A partir de là, tout devient moins clair, l'étrange se diffuse sur le navire, les jeux d'ombres profondes, les décors d'acier, mouvants et obscurs, tantôt mystérieux, tantôt oppressants, abritent une poésie fragile, des questionnements errants, des intrigues volontairement imbriquées et inachevées. On regrettera peut-être l'artificialité des dialogues/monologues, le manque de profondeur des personnages et de leurs relations, sur lesquels on s'attarde peu, au nom du mystère, certainement. Il n'empêche que, lorsqu'on ressort, on réalise avoir voyagé un moment dans un monde aquatique parallèle, et c'est agréable.