Si on fait abstraction de l'ambiance eighties, du scénario simpliste, des longueurs parfois abyssales, et des profils psychologiques clichés (oui ça fait beaucoup...), ce film raconte simplement l'initiation d'une femme aux relations S/M. Certes, on ne voit rien... Bien sûr, il s'agit plus de soumission que de masochisme... L'histoire est enrobée de romantisme clinquant, mais le fond est là, et les émotions dépeintes ont un goût de vérité (d'ailleurs ce film est l'adaptation d'un roman autobiographique). Elisabeth tombe sous le charme, résiste, lâche-prise, expérimente, change, souffre, on devine que ce qui n'est qu'une incartade de quelques neuf semaines et demie lui laissera des marques, et pas qu'au premier degré.
Comme l'héroïne de "Fifty Shades", celle de "9 semaines 1/2" finira par fuir son dominateur après qu'il ait franchi une limite (flagellation pour l'un, triolisme pour l'autre). Mais le ressenti de tristesse et d'amertume est d'une intensité inédite dans ce film.
Aussi kitsch soit ce film, il mérite de sortir de l'ombre.
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