Fame, Sex and Money : A voyage to Porn Industry

Enfin un docu sur le monde du porno qui soit intéressant. En même temps je n'en ai vu que 3, mais jusque là, on tombait toujours dans la facilité, l'auteur prenait peu de risque et ne semblait jamais parvenir à nous représenter cet univers si particulier. C'est ici chose faite.

La dernière demie heure est à jeter tout de même. L'auteur y compile les moments larmoyants ainsi que quelques réflexions philosophiques trop maladroitement insérées, comme pour dire : hey, en fait, ce qu'on a voulu vous dire, notre message, c'était ça. C'est pas terrible comme démarche. Pour moi, montrer l'envers du décor sans pointer du doigt, c'était déjà un point de vue intéressant, pas besoin de me vendre des convictions de bisounours...

Pour le reste, donc, c'est très bon. Bien que ça ne montre pas tout dans le domaine, ça brasse assez large (on a droit à de l'expérimental made in Sasha Grey et d'autres trucs bizarres en plus du porno mainstram, du gagged, etc.). Beaucoup d'intervenants s'expriment, on aurait voulu en savoir plus sur chacun d'entre eux, mais au moins chaque apparition vaut son pesant d'or : on apprend que certains sont là pour le fric, d'autres pour le sexe et une troisième partie pour la célébrité.

Puis, la plupart des gens interviewés sont lucides et capables d'autocritique, capables de dire ce qui va, ce qui ne va pas dans leur métier, capables aussi de comprendre le regard posé sur leur profession. C'est vraiment intéressant. Et l'auteur n'hésite pas non plus à nous faire suivre quelques journées de tournage avec les déboires que cela comporte (acteur qui ne se pointe pas, mésentente sur le plateau, blagues du réalisateur, etc.) ; c'est une autre façon de voir les pornstar (déjà elles sont habillées la plupart du temps, dans leurs vêtements de tous les jours, dans leur maison aussi).

Je dois dire aussi que j'ai été surpris de constater qu'en 2009 les pornstars ne se souciaient pas encore des sites web qui diffusent gratuitement leurs videos (en tous cas ce n'est jamais mentionné durant tout le film). Et c'est vrai que des sites comme Xhamster, Youporn, etc. sont devenus vraiment énormes après 2010 même si certains existaient déjà avant. Pareil pour certaines actrices ; j'avais vu des vidéos de Sophie Dee à ses débuts, mais au vu du nombre d'opérations chirurgicales qu'elle a subi depuis, j'aurais cru qu'elle avait commencé bien avant 2009 (genre 2004). C'était donc surprenant de la voir dans ce film avec sa tête 'réelle' et ses seins naturels.
Et enfin, en plus de voir ces jolies demoiselles, il y a quelques morceaux punk que j'apprécie, comme des morceaux de "The Dwarves".

Bref, "9 to 5 : days in porn" est une chouette immersion dans le monde de la pornographie : durant la première heure, on se contente de nous présenter l'univers, avce ses bons e tmauvais côtés, sans en faire l'apologie ni quoi que ce soit. La dernière demie heure est moins réussie mais ne fout pas le film en l'air pour autant.