Prends ça dans ta gueule.
Les claques que prennent à peu près tous les personnages de cette famille névrotique ne sont que des mises en récit de celle que prend le spectateur. C’est une plongée sans brassards dans la vérité des êtres.
Insaisissables, incapables de se comprendre entre eux et eux-mêmes, tentés de s’apaiser avant que le coup d’éclat imprévu de l’interlocuteur ne viennent briser tout repère, on est happés par tant de tension et d’authenticité.
Ce n’est pas qu’un film sur l’adolescence, comme son début semble l’indiquer. Les amours naissantes et complexes des anciens enfants y frémissent certes, mais contaminent finalement ceux qui cessent de s’aimer et ceux qui ne savent pas comment le dire, voire s’ils l’éprouvent pour la bonne personne. Admirable titre, donc.
Tenter d’opérer un résumé du film est un défi qui s’imposerait à nous si l’on devait raconter à un proche perdu de vue notre vie des dernières années.
C’est donc bien de nos amours qu’il s’agit.
La vie, quoi, incohérente, sans trame préconçue, sacrément vacharde, et ponctuée de soleils comme ceux qui gravitent autour de Bonnaire, désarmante de sensualité et d’immédiateté, offrant à ses partenaires, Pialat lui-même en tête, des échanges d’une rare tendresse.
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