Sans doute mon premier monstre dans une salle de cinéma ! Et pas le moindre ! Car peut-on faire monstre plus fascinant que l'Alien de Giger et Ridley Scott ? Et plus ambivalent ?
Alien. S'agit-il du nom commun (un alien) ou d'un nom propre comme le suggère le titre ? A-t-on affaire à une créature primitive ou au contraire très avancée ? Mâle ou femelle ?
Son apparence tient tout à la fois de l'insecte (mante religieuse), du reptile et de l'araignée (les cocons). Elle s'avère instinctive mais méthodique ; massive mais discrète ; économe dans ses mouvements mais efficace dans ses frappes ; épouvantable mais sublime.
Face à cette chose polymorphe (qui connait un cycle de métamorphoses successives), se dresse un adversaire tout aussi complexe, Ripley, incarnée par Sigourney Weaver : féminine mais virile, fragile mais forte (la plus forte de l'équipage), surarmée mais l'emportant par son intelligence.
Deux "personnages" à part s'inscrivent en marge de cet affrontement : d'un côté le scientifique-androïde, Ash, qui a pour mission de sauver l'alien coûte que coûte au risque de perdre l'équipage, de l'autre, Jones, le chat de Ripley. Ces deux figures de l’altérité, le robot sans âme et l'animal sans langage, chacun dans un camp, renforcent la symétrie du duel qui structure le film.
Duel à distance entre cet Autre incompréhensible et insaisissable -dans les deux sens du terme - et cette femme courageuse qui fait du premier épisode de la saga à mon avis le plus intéressant. Celui qui joue le mieux avec les forces et les fragilités de son héroïne et celui qui respecte le plus la singularité d'un des monstres les plus réussis de l'histoire du cinéma.
Mise en scène/réalisation : 10/10
Personnages/interprétation : 10/10
Scenario/histoire : 9/10
9.5/10