Mon cœur s’emballe puis se calme. Mes tempes frémissent au rythme d’une angoissante montagne russe alors que mes mains se crispent sur mon siège. Tous mes sens sont sollicités pour ne pas fermer les yeux ... les secondes passent, me semblant des minutes, voir des heures d’un suspens montant crescendo. Où va-t-il réapparaître ? Qui sera le prochain ? Ce tunnel d’angoisse a-t-il une issue ? Je n’en saurai rien jusqu’au générique de fin.


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Un état de transe symptomatique de l'expérience sensorielle éprouvée lors du visionnage d’Alien. Ce que l’on retient du premier opus de cette mythique saga, c’est une maîtrise complète du stress mis sur le spectateur. Ce dernier, au rythme des montées dans les tours de son pauvre palpitant, subit un suspens créé avec malice par un Ridley Scott joueur ! Bien malin qui saura deviner quand le monstre va frapper et c’est avec jouissance que l’on se laisse surprendre par chacune des nombreuses pertes humaines. Réussir à mettre son spectateur dans un tel état de tension, en lui montrant si peu la bête, est tout simplement remarquable. Le summum de ce génie sensoriel est atteint lors de la dernière scène, le face à face ultime, un modèle de tension. Ce fameux duel entre la belle et la bête qui sera le fil rouge de la saga est un moment d'une intensité rare.


Si Alien fait aujourd’hui partie des classiques en matière de science fiction, c’est aussi parce que c’est un film qui a su rester simple pour servir son propos en s’assumant pleinement comme un survival intelligent. Tout y est cohérent du début à la fin, que ce soit en termes de ton, d’ambiance ou encore d'efficacité du scénario. Pas question d’innover de ce côté-là, le pitch est simple, cours ou meurs. Aucun superflu scientifique qui, bien souvent, vient plomber les films du genre. Ce n'est pas pour rien d'ailleurs, que le seul scientifique du vaisseau est une vraie pourriture. On y verrait presque du dédain pour ce monde sans scrupule, qui sous couvert de privilégier l'évolution, est prêt à procéder de façon robotique, sans aucune conscience ni moralité, au sacrifice ultime.


Ce qui a également fait d’Alien un Ofni intouchable c’est le boulot graphique monstrueux qui a été abattu pour rendre si glauques les différentes ambiances spatiales traversées par les personnages. A part les quelques pièces de vie commune, le vaisseau est sombre, très mécanique, teinté d'une froideur extrême, presque en adéquation avec l'Alien qui en fera, avec naturel, son terrain de jeu. En effet, si le Nostromo appartient aux humains pendant la première partie du film, ces derniers deviennent des invités appétissants dès que l’Alien y pose un pied et en fait son garde manger, s’imposant dans un décor qui semble avoir été créé pour lui. Dès lors, impossible de prédire où il va se terrer, il peut être n’importe où, entre deux tubulures, pendu au plafond d'où perle de l’eau.


Avant de conclure ce modeste avis, juste un mot sur la direction artistique et le défilement des années. Même s’il est vrai qu'une partie des équipements fait un peu datée (les interfaces Homme Machine notamment) et que le déplacement de l’Alien est parfois un peu maladroit, le reste est toujours très crédible. (Ou alors c'est moi qui suis trop nostalgeek, c'est possible aussi !).


En tout cas, à la fin d'Alien, on se sent petit face au boulot titanesque qui a été abattu pour donner vie au Nostromo et à son habitant. Un travail minutieux, qui associé à une volonté d'être efficace à tout prix, a fait de ce métrage une référence incontournable du film de monstre.

oso
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le 18 févr. 2014

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oso

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