Sachant qu'ils tiennent un concept juteux entre les mains, le réalisateur-scénariste James DeMonaco et son avide producteur Jason Blum continuent d'exploiter le thème brutal de la saga pour une troisième mouture. Ainsi, après avoir été frustrés de ne pas voir ladite Purge dans le premier volet et de subir une péripétie Carpentesque dans le deuxième, les fans sont restés sur leur faim et espéraient voir en ce troisième film les vraies capacités de la Purge, où les citoyens américains peuvent se lâcher pendant 12h en commettant tous les crimes possibles et inimaginables en toute légalité. Mais entre se lâcher sans concession et vendre correctement des places de ciné, il faut choisir.
Continuant de proposer un spectacle calibré pour adolescents en manque de violence tout en se voulant foncièrement dérangeants, Blum et DeMonaco restent dans les clous, ce dernier décidant de pondre un scénario ô combien subversif en pleine période électorale américaine de 2016. Partant d'une bonne intention mais livrant le tout comme une série B grotesque écrite par un gamin de 15 ans, DeMonaco n'arrive pas à concilier ses idées et son talent limité, enchainant les clichés et les poncifs à vitesse grand V sans jamais prendre le moindre recul. Pire encore, sa mise en scène brouillonne peine à rester convaincante, le réalisateur souhaitant toujours faire un thriller d'action pétaradant maquillé en film d'horreur par le biais de quelques masques et autres cadrages inquiétants.
Le pétard mouillé ressemble donc comme deux gouttes d'eau à son prédécesseur, reprenant une fois encore le personnage badass de Frank Grillo, délaissant son côté Punisher pour enfiler celui de Mike Banning, défendant la seule politicienne capable de changer la donne face à la Purge, prise à partie par des traitres et des bad guys ridicules avec des tatouages impossibles. Jamais violent, jamais effrayant, jamais subversif et encore moins dérangeant, surfant sur la polémique Trump avec cette lutte des minorités contre le système (plaçant FORCÉMENT un Mexicain dans le lot), thème déjà abordé dans le deuxième volet, American Nightmare 3 enfonce la saga dans une parodie involontaire, décevante et frustrante.