Haneke pourrait filmer une femme chier pendant 2h qu'il gagnerait des prix.
Très peu de réalisateurs remportent deux fois la Palme d’Or. Il se trouve que Michael Haneke en fait partie. Après Le Ruban Blanc, c’est Amour qui remporta le Saint Graal cette année au Festival de Cannes.
Amour, comme son nom l’indique, parle de l’amour entre deux octogénaires. Etrange pour un auteur comme Michael Haneke, plutôt habitué à nous coller une histoire sordide pour choquer son spectateur. Alors, évidemment, il s’intéresse à une histoire d’amour en fin de vie, avec la femme (une Emmanuelle Riva risible, tant elle est théâtrale. C’est un style de jeu d’acteur qu’il faut apprécier. Les détracteurs de ce style s’en amuseront) atteinte d’une maladie incurable dont Haneke ne nous épargnera aucun détail, des escarres à la paralysie faciale. Ce film ressemble vraiment à une somme de la carrière de l’Autrichien : ses adorateurs vont aduler le film, ceux qui ne l’aiment pas vont s’ennuyer ferme. Ce côté morbide accumulé de certains plans cent fois trop longs sans vraie raison peut en fatiguer certains. Cependant, ils ne pourront occulter la forme du film, parfaite en tout point, Darius Khondji réalisant encore un travail de titan. Hormis la très théâtrale Emmanuelle Riva, Jean-Louis Trintignan et Isabelle Huppert sont excellents et une scène en particulier est excellente, celle du cauchemar.
Amour est un film qui plaira aux fans d’Haneke et qui ennuiera les non-initiés. Ce dont on peut tous être d’accord, c’est que la Palme d’Or a connu des meilleurs jours.
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