Vingt ans après Super Mario Bros., les adaptations de jeux vidéo continuent de déferler sur le grand et le petit écran, très très rarement réussies et le plus souvent à côté de la plaque. L'année 2016 fut d'ailleurs gorgée d'adaptations en tout genre, des désastreux Warcraft et Assassin's Creed en prises de vues réelles à celles en film d'animation Ratchet & Clank et Dofus. Et pourtant, parmi toutes ces déceptions se dresse une petite surprise qu'on n'avait pas vue venir, la mise à l'écran d'un véritable phénomène présent sur tous les portables en 2009 et qui n'a cessé de faire des émules...
Co-produit par Columbia Pictures, Angry Birds, le film s'avère être contre toute attente une réussite tant graphiquement que scénaristiquement. Reprenant la petite histoire du jeu de destruction (soit différents types d'oiseaux démolissant leurs ennemis, des cochons verts, dissimulés dans des bâtiments à détruire), le long-métrage étoffe quelque peu le background et présente des personnages hauts en couleurs pour plus facilement familiariser le spectateur. Résultat : bien que foncièrement destiné aux enfants, les plus grands poufferont sans peine devant des frasques impensables pour ce type de production.
Bourré de références multiples ("Cinquante nuances de Grey", Shining, Braveheart...), de gags en dessous de la ceinture et de répliques (bien) plus adultes, Angry Birds en met plein la tronche et frappe très souvent là où on ne l'attendait pas. Comme échappé d'un DreamWorks des années 2000, le film des débutants Clay Kaytis et Fergal Reilly regorge de passages drôlissimes, parfois certes un brin scato (la rencontre avec le légendaire Aigle Vaillant, néanmoins à pleurer de rire) mais n'en demeure pas moins réjouissant et visuellement réussi à l'instar d'une séquence intégralement piquée à Days of Furure Past, pas originale pour un sou mais diablement efficace.
En somme, situé entre la retranscription colorée pour gosses et la comédie vulgos pour adultes, Angry Birds réussit dans l'ensemble à enterrer les précédentes tentatives d'adaptations et à proposer un film d'animation détonant dont il serait dommage de se priver.