Un nouveau film des studios Ghibli, ça ne se manque pas, même s'il n'est pas réalisé par le grand Hayao Miyazaki, celui-ci n'étant que scénariste pour l'occasion. C'est un fidèle animateur des studios japonais, Hiromasa Yonebayashi, qui se charge de mettre en scène cette seconde adaptation au cinéma du roman "Les Chapardeurs" de Mary Norton (la première étant Le Petit Monde des Borrowers, tourné en prises de vue réelles). Nous faisons donc connaissance avec Arrietty, une Chapardeuse, petit être minuscule volant moult objets dans une maison japonaise afin de survivre avec sa famille.
Évitant constamment d'être vue, esquivant sans cesse chat, rats et autres insectes dangereux, sa petite existence n'est pas sans risques. S'en suit une jolie histoire d'amitié un brin romantique entre Arrietty et un jeune garçon humain, Shô. Plutôt fidèle à l'œuvre originale tout en changeant quelques aspects (notamment certains noms et le lieu de l'intrigue, transposé ici à Tokyo), le scénario oscille entre aventure fantastique et - principalement - romantisme avec cette amitié impossible entre Arrietty, lutine pleine de vie, et Shô, humain gravement malade.
Et si l'animation demeure bien entendu excellente, les décors fabuleusement peints (les détails du jardin et des moindres recoins de la maison sont bluffant) et l'histoire touchante, cette dernière souffre en revanche d'un rythme quelque peu inégal pour ne pas dire clairement lent. Non pas que le film soit ennuyeux, loin de là, mais il ne possède pas assez d'entrain ni de fraicheur pour clairement émerveiller. Les scènes "calmes" se mélangent avec une certaine contemplation tandis que les séquences dites d'action restent plates et sans dynamisme.
En effet, la musique sans cesse mélodique de notre Cécile Corbel nationale sied bien au long-métrage dans son ensemble mais n'est pas assez diversifiée (la séquence de la découverte de la maison des Chapardeurs par exemple ne dégage aucun intensité). Ainsi, Yonebayashi privilégie le romantisme pur et dur au scénario à l'origine rocambolesque, faisant de Arrietty le petit monde des Chapardeurs ni un chef-d'œuvre ni le meilleur film "hors-Miyazaki" présenté par Ghibli, mais juste une agréable histoire qui aurait pu être sûrement plus réussie dans d'autres mains.