Des cours d'histoires comme ça, on en voudrait tous les jours...

Londres, début du XXe siècle. Sonya Winter (Diana Rigg), une journaliste anglaise, décide d’enquêter sur une mystérieuse organisation criminelle appelée « Le Bureau des assassinats ». Parvenant à entrer en contact avec leur chef, Ivan Dragomiloff (Oliver Reed), elle lui demande d’assassiner, moyennant un bon prix, quelqu’un pour elle : lui-même. Autant amusé qu’homme d’honneur, Dragomiloff accepte la demande, et envoie tous ses employés à sa poursuite. Une course contre la montre commence à travers une Europe de plus en plus secouée par les tensions croissantes entre grandes nations…


Avant Au service secret de sa majesté, sorti la même année, Telly Savalas et Diana Rigg s’étaient déjà rencontrés à l’écran, pour une comédie d’aventures réalisée par Basil Dearden (coréalisateur sur l’excellent Au cœur de la nuit), qui pervertit gentiment (et savamment) l'histoire des tensions internationales qui ont mené à la Première Guerre Mondiale. Inspiré d’un roman inachevé de Jack London, cette comédie d’aventures prouve encore une fois que les Britanniques ont décidément un talent sans bornes pour faire de l’humour noir en toute légèreté et en toute finesse.
On ne sait qui on doit féliciter le plus entre le décorateur Michael Relph, qui nous offre une savoureuse Europe de carton-pâte qu’on dirait tout droit sorti d’une bande dessinée (on pense à Spirou et Fantasio avec QRN de Bretzelburg, ou aux 4 as et le tyran), qui parvient à être kitsch tout en restant crédible, le directeur de la photographie Geoffrey Unsworth (celui de 2001, l’odyssée de l’espace), qui valorise parfaitement les personnages et les décors par une belle maîtrise esthétique, ou le compositeur Ron Grainer (à qui on doit notamment le générique de Doctor Who), qui parvient à insuffler au film son rythme enjoué, dont l’entrain se communique au spectateur. Bien sûr, les acteurs ne sont pas en reste, avec en tête une Diana Rigg pleine de charme et un Curt Jurgens auquel on découvre des talents comiques inattendus.
Seuls les effets spéciaux (heureusement réduits) se regardent aujourd’hui avec une indulgence qui ne peut malheureusement cacher le fait qu’ils ont extrêmement mal vieillis. Pour le reste, on se demande bien pourquoi la durée du film a été limitée à 1h45, alors qu’on aurait pu continuer cet hilarant voyage à travers l’Europe pré-Première Guerre Mondiale pendant des heures ! Encore une pépite qui mérite amplement d’être redécouverte…

Tonto
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le 16 janv. 2017

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Tonto

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