Le cinéma d'action américain n'a cessé d'évoluer au fil des ans, notamment dans les années 80 où de nouvelles stars émergeaient, en particulier Arnold Schwarzenegger et Sylvester Stallone. Ceci dit, ce dernier s'est embourbé au cours de la décennie suivante dans des productions peu mémorables (Arrête ou ma mère va tirer, Daylight) et sa rencontre avec le pourtant très bon Richard Donner ne suffit pas pour rehausser son fumeux palmarès en chute libre.
Le réalisateur des Arme Fatale peine donc à proposer un film d'action original, efficace, et sombre dans une réalisation typée aux airs de déjà-vu, enchainant les scènes sans intérêt (Antonio Banderas qui tire sur une orange, no comment...), les dialogues extrêmement longuets et les passages inutilement ennuyeux, étirant son film au préalable sobre sur une durée de deux heures. Il faut savoir que le script est à l'origine écrit par les frères Wachowski, script au final entièrement réécrit par Brian Helgeland.
On se désole donc du résultat final tant le tout est téléphoné et sans surprise aucune. Face à un Stallone monolithique, se demandant à chaque scène pourquoi il a signé ce fichu contrat, un Antonio Banderas alors encore peu connu Outre-Atlantique qui en fait des tonnes, cabotine pour un rien et ne sait pas parler espagnol face à des semblables hispaniques (on croit rêver). Seule la magnifique Julianne Moore tire un temps soit peu son épingle du jeu. On regrettera donc un scénario éculé depuis des lustres, raté en soi, face à une réalisation mollassonne, bourrée de clichés et de je-m'en-foutisme. Pas forcément désagréable mais diablement décevant.