Au service secret de sa majesté, James Bond sous-estimé, est clairement celui qui se démarque le plus du point de vue de son style. Il ne ressemble à aucun autre opus, possédant cette petite touche qui le rend si unique. Un film souvent critiqué et qui pourtant fait partie des meilleurs Bond.


C'est avec cette sixième mission que la franchise se voit endosser un nouvel interprète dans le célèbre rôle de 007. Cette fois-ci, bye bye Sean Connery, hello George Lazenby. Mannequin d'abord, ce dernier débute sa carrière d'acteur avec James Bond. Manquant parfois d'assurance et n'égalant pas Sean, Lazenby s'en sort tout de même très bien et apporte sa personnalité au film. La vision du personnage de 007 est également abordée d'une manière tout à fait inédite. L'agent secret est cette fois plus sensible jusqu'à éprouver des sentiments (des vrais) pour une James Bond Girl (et pas n'importe laquelle). Celle-ci est certainement l'une des plus iconiques. Campé admirablement par Diana Rigg, le personnage de Tracy n'est pas du tout similaire aux habituelles James Bond Girl. Son rôle est bien plus travaillé qu'habituellement, et aussi fort présent. De nombreuses séquences lui sont dédiées dont celle du mariage et du final bouleversant (une première pour un James Bond). Son duo avec Bond est subtilement mis en scène, amusant et touchant dont découle une certaine complicité entre les 2 interprètes.
Enfin, le personnage de Blofeld s'affirme beaucoup plus. Déjà présent à l'écran pour "On ne vit que deux fois", Blofeld revient ici dans une mission bien plus centrée sur son personnage. En revanche, le grand méchant du SPECTRE n'est plus incarné par Donald Pleasence mais par l'excellent Telly Savallas. Certainement l'un si pas le meilleur des méchants de la saga. Les divers seconds rôle,allant du père de Tracy, au bras droit féminin de Blofeld, ou encore aux nombreuses filles de la cliniques, apportent un réel plus au film.


Nouvel aspect inédit pour la saga, son réalisateur. Bien que déjà monteur des précédents volets, Peter Hunt acquiert le rôle de réalisateur, ce qui marquera son premier et dernier Bond derrière la caméra. Il livre une mise en scène très dynamique, subtile et qui s'inspire fort des précédents Bond. Le générique du film est quant à lui très particulier également, étant donné qu'il est le seul à ne comporter qu'une partition instrumentale, et non une chanson. Il réutilise également des images de l'ère Connery comme pour marquer une sorte de transition. La bande originale est encore signée John Barry, et celui-ci a fait un boulot de dingue! Sa musique est tout simplement sublime, mémorable renforçant le charme du film.


Le scénario est très bien écrit et surtout intéressant. Malgré sa durée fort conséquente, il nous embarque dans un récit captivant, unique à l'ambiance si particulière. Une ambiance de noël comme on a encore jamais vu jusqu'ici (et qu'on a encore plus jamais vu depuis), tout simplement magique. L'histoire comporte des scènes d'anthologies (les poursuites de ski, le mariage, la clinique, le final,...) et ne ressemble pas aux "habituelles" mission. Il allie parfaitement espionnage et romance, sans jamais tomber dans l'excès.


Hormis les quelques longueurs, Au service secret de sa majesté ne comporte au final que très peu de défauts. Ce film tristement sous-estimé marquera la première et dernière mission pour Lazenby, ainsi que le départ de Peter Hunt après ses quelques années de services. Atypique, mémorable, charmant, mélancolique, Au service secret de sa majesté est une pure réussite !

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le 3 févr. 2016

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Rcan

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