Show : your ennemy.
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Belle me paraît pousser à leur paroxysme certains défauts du cinéma de Hosoda, au point de faire des défauts de ce qui pouvait apparaître jusque-là comme des légèretés ou des naïvetés volontaires : d'abord un manque flagrant de subtilité. Chaque personnage doit énoncer ses sentiments à voix haute, idéalement en écho à la répétition pour la cinquantième fois du même flashback, même si cela n'a absolument rien de naturel, terrible. Ensuite une relative déconnexion des mondes connectés, que le réalisateur maîtrise sans doute, mais qu'il exploite n'importe comment. Quel est l'intérêt de U, qu'y font les gens à part faire la queue et - quand ils appartiennent protagonistes - faire des trucs de fou, pourquoi 5 milliards de personnes s'intéressent-elles à une chanteuse parmi des milliers et à un loup qui a pour tout crime d'avoir gagné quelques combats dans une arène sans grand style, quel est le rôle des IA dans ce monde, comment fonctionne l'interconnexion monde réel-monde virtuel ? Heureusement, on a vu Zero Player One et on veut bien accorder que U fait la même chose - après tout, ce n'est pas parce que le film ne montre rien qu'il se limite à ce qui est montré - mais c'est accorder beaucoup de crédit à Hosoda pour ne pas être déçu que ce monde virtuel ait finalement un intérêt aussi limité dans l'intrigue ou le monde dans lequel il se déroule. Au moins traite-t-il mieux la question des identités fictives que Spielberg, même si « comme par hasard » le principal personnage que l'on y rencontre est aussi Japonais. Une scène d'échange de SMS me paraît à la confluence de ces deux problèmes, puisque les personnages y énoncent leurs émotions comme personne ne le ferait en pareil cas... et en marquant des pauses, avec une prosodie qui est complètement orale, sans rien de commun avec les blocs de texte constituant normalement ledit échange.
Bref pour un cinéaste du sentiment passant par des métaphores très élaborées pour raconter les émotions les plus simples - une démarche assez passionnante - j'ai trouvé que Hosoda manquait ici son coup, parvenant toujours à livrer quelque chose de vraiment très beau visuellement, parfois même de très joli émotionnellement, mais d'un manque de finesse dans la dimension métaphorique et sur l'aspect sentimental qui le placent bien en dessous d'autres de ses longs-métrages.
mention spéciale pour un échange de SMS
Créée
le 2 janv. 2022
Critique lue 172 fois
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