Belle comme la femme d'un autre par pierrick_D_

Clémence,magistrate sur le retour traumatisée par les tromperies de ses ex et les couples de divorcés défilant dans son bureau,est fiancée au sympathique Gabriel mais elle doute de sa fidélité.Pour en avoir le coeur net,elle missionne une agence dont l'activité consiste à tester la fidélité des hommes.Alors que Gabriel part à la Réunion pour affaires,on lui colle donc dans les pattes une testeuse,Olivia,véritable bombe atomique qui s'emploie à séduire le type.Six ans après son premier film,"48 heures par jour",la réalisatrice-scénariste Catherine Castel revient derrière la caméra avec la même absence de talent et d'inspiration.Ce second opus a comme le précédent fait un four,ce qui n'étonnera personne à la vision de cette lugubre coprod franco-belgo-luxembourgeoise qui sent l'optimisation fiscale et l'escroquerie en bande organisée.La question intéressante serait de savoir ce que fout Cathy quand elle ne tourne pas,vu qu'elle travaille rarement pour le cinéma.Faut-il supposer qu'elle exerce des métiers plus en rapport avec ses compétences,comme décharger des cageots à Rungis,écrire des publi-reportages dans Elle à propos des crèmes adoucissantes ou mettre en scène les meetings LR?Quoi qu'il en soit,elle continue à creuser le sillon féministo-sociétal entamé avec "48 heures",qui voyait une nana jongler entre boulot,mari et enfants,l'enfer de la femme moderne.Ici c'est la solidité des relations de couple qui pose problème car,c'est bien connu,les mecs sont tous des porcs qui se baladent en permanence la queue en l'air,prêts à fourrer tout ce qui se présente.Le pire est qu'il y avait du potentiel dans cette comédie mais qu'il est gâché par la nullité absolue de la réalisation,du scénario et des dialogues.Il n'y a pas une réplique qui fasse sourire là-dedans,pas une situation crédible,aucun rythme,pas un personnage qui aie la moindre épaisseur.Tout est d'une lourdeur accablante,les enjeux sont évacués de manière expéditive,les amorces de scènes amusantes tournent court,les protagonistes agissent sans logique et l'humour tombe à plat vu qu'il pèse des tonnes.La façon ostensible dont la fille fait du rentre-dedans à sa proie est par exemple si outrancière et pesante qu'on n'imagine pas une seconde que le gars s'y laisse prendre et n'ait de doute à aucun moment.Quant aux hasards faciles et aux réactions débiles des uns et des autres émaillant le film,ils inspirent carrément la pitié tant tout est forcé,surligné,prévisible et mal joué.Les situations bâclées s'enchaînent sans faillir,les questions sont résolues brutalement et si on s'attend à ce que la chasseuse et son gibier tombent amoureux on ne se gourre pas,et forcément la bonnasse va renoncer à son dégradant métier pour filer le parfait amour.Reste un vague reportage touristique sur la Réunion,histoire d'étaler du métrage car le scénario filandreux peine à meubler.Tout ceci est bien dommage car il y avait de quoi faire à propos de ces "sociétés de service" dégueulasses,moitié MeToo moitié KGB,qui existent vraiment et sont symptomatiques de cette culture de l'espionnage et du contrôle qui se répand partout,d'autant que le film a au moins la présence d'esprit d'en faire la critique et d'en stigmatiser les effets pervers.D'ailleurs les hommes,de manière étonnante,ne sont pas totalement condamnés,même si leur faiblesse face à la chair,bien réelle,est frontalement et caricaturalement décrite.Les comédiens sont tous mauvais,même ceux qui sont bons d'habitude,à commencer par les principaux dont il est douteux qu'ils aient été les premiers choix de la production.Ce pauvre Olivier Marchal est complètement mistcasté et il est clair que la romcom n'est pas son rayon.Autant il est bon dans les emplois virils de flic ou de gangster,autant il est empoté et à la rue en Cary Grant de supérette.Audrey Fleurot est d'une beauté magnétique,et heureusement parce que la fausseté de son jeu est assez prodigieuse.