En 2003 après une tentative infructueuse de remake de La Planète des Singes, Tim Burton revient avec Big Fish, une adaptation libre du roman de Daniel Wallace. Plus en phase en général avec ce type d'univers, Burton allait alors livrer ce qui est incontestablement l'un des plus beaux films de sa carrière.
A travers l'histoire de vie fantaisiste d'un homme aux portes de la mort, Big Fish est l'un de ces films où se conjuguent poésie et onirisme. Burton livre ici un film à la désuétude redoutable d'efficacité, porté par un Ewan McGregor aussi touchant que drôle et juste. Big Fish invite le spectateur à s'émerveiller du monde et des autres, à travers une imagerie oscillant entre fantasme et réalité. Le scénario mélange habilement d'ailleurs le réel et le rêvé pour mieux emporter le spectateur. Il en ressort un film doux et suave aux thématiques fortes bien que classiques certes, mais dans le fond c'est aussi ce qui fait la beauté de l'oeuvre.
On s'identifie facilement à Ed Bloom et à ses aventures fantasques, on apprend à ses côtés à aimer et voir le monde différemment. Un peu comme un Forrest Gump à l'imagination débordante. A ce récit sur le père et la transmission, le scénario importe aussi une réflexion sur l'importance du rêvé face au réel. Toutes les histoires peuvent être enjolivées si au final elles racontent la vérité. A nouveau le réalisateur livre un film qui s'adresse bien plus à l'âme du public qu'à son besoin de se divertir. Pourtant Big Fish ne souffre aucunement d'un rythme lent ou d'une écriture inégale, on rit autant qu'on essuie ses larmes devant Big Fish. Sans forcément capter les émotions, la réalisation sait en tout cas les transmettre, et ce n'est pas une mince affaire !
Bien entendu il fallait un casting qui tienne la route pour porter tout cela, et si ici Helena Bonham Carter ne tenait pas encore un rôle principal, Burton montrer qu'il sait diriger pour tirer le meilleur de ses comédiens. McGregor est impeccable bien sûr, mais aussi Albert Finney et Billy Crudup. Tous deux forment un duo sensible et touchant, un père et un fils éloignés par des liens communs. Jessica Lange est rayonnante et Marion Cotillard poursuit, à l'époque, son bonhomme de chemin outre-atlantique. On notera également les prestations toutes en finesse de Dany De Vitto et Steve Buscemi. Comme toujours Danny Elfman se révèle être totalement en phase avec l'univers de Burton, auquel il ajoute ici, à travers la musique, de la poésie, du romantisme et de l'onirisme.
Big Fish est un magnifique film sur le regard que l'on porte sur la vie, une chronique sensible et drôle portée par un beau casting et une poésie visuelle envoûtante. A découvrir absolument !