Mêler le mouvement #MeToo au slasher, l’idée était intéressante, sauf qu’on s’emmerde religieusement

Second remake du film culte éponyme (1974) de Bob Clark, après le préquel (2006) de Glen Morgan, c’est au tour de Sophia Takal de s’attaquer à ce film phare du slasher US. A cette occasion, elle et sa scénariste ont remis au goût du jour le pitch initial pour tendre vers un film d’horreur féministe (impossible de ne pas y voir ici un lien avec le mouvement #MeToo démarré en 2017 aux États-Unis).


Il y est toujours question de sororité étudiante et d’un tueur psychopathe évoluant au sein du campus universitaire. La principale nouveauté ici réside dans le fait d’avoir donné une plus grande place aux femmes, ce ne sont plus de simples potiches écervelées qui braillent avant de se faire trucider, elles sauront rendre coups pour coups. Le film se veut avant tout féministe (histoire d’enfoncer le clou et de ne pas perdre de temps, dès la 7ème minute, il est fait mention d’une "coupe menstruelle", comme ça, le ton est donné). Se voulant dans l’air du temps, le film dénonce la culture du viol et égratigne aussi le côté masculiniste avec cette confrérie de bonhommes (plutôt une bande de fragiles) qui se sentent émasculer face à des filles qui ne se laissent plus marcher dessus.


L’une des principales déceptions du film réside dans le fait que les victimes ne reçoivent plus d’appels téléphoniques anonymes et pervers. Dans cette relecture, elles reçoivent… des textos (histoire d’être une fois de plus, dans l’air du temps) ! Ce qui enlève complètement le côté anxiogène et angoissant que l’on retrouvait très bien dans l’œuvre d’origine. Ajouter à cela, que dans la dernière partie, le film vire carrément dans le fantastique avec un côté sorcellerie, devenant du grand n’importe quoi.


Ce film étant classé "PG-13" (interdit aux moins de 13ans) alors que les précédents étaient "Rated R" (moins de 17ans), il ne faudra donc pas s’attendre à des miracles. Si vous étiez venu voir un slasher sanguinolent et à la tension palpable, autant vous rabattre sur l’orignal, parce qu’ici, on s’emmerde religieusement.


Au final, fallait-il être surpris par ce piètre résultat ? Sachant que ce film est produit par Blumhouse Productions, la pire boîte de prod’ qui existe à l’heure actuelle (Jason Blum produit à la pelle une quantité ahurissante de films d’horreur pour ados en manque de sensation forte), avec ses scripts ineptes et ses réalisations faisandées.


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RENGER

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