L'affiche l'annonce haut et fort, c'est "Le grand retour de Mel Gibson". Cette affirmation est dans l'excès, au contraire du film qui ressemble à une version low cost de Taken, alors que ce film était déjà une belle daube. Mel Gibson est en forme, mais autour de lui ça tangue sévèrement et le scénario est aussi bancal que la caméra de Jean-François Richet.
Lydia (Erin Moriarty) achète des balles de revolver, des chewing-gum et des cigarettes. On va lui demander sa carte d'identité pour les cigarettes, mais pas pour les chewing-gum, c'est totalement aberrant. Le réalisateur Jean-François Richet démarre son film par cette giflette à la face de l’Amérique, c'est trop un guedin. Mais après cette attaque frontale, il va se caler pépère dans sa chaise et se satisfaire de ce petit moment de folie passagère. Il cède sa place à Mel Gibson, qui fait son mea culpa d'ancien alcoolique. Il ne manque plus qu'Oprah Winfrey pour verser sa larmichette de compassion pour compléter ce tableau d'une banalité affligeante. Avec le retour de sa jeune fille rebelle, il va se racheter auprès de lui-même et un peu d'elle, que sa rédemption commence!
Mel Gibson arbore une superbe barbe très tendance en cette année 2016. Il a aussi travaillé ses biceps et peu se balader avec un débardeur pour les mettre en avant. Son visage est buriné et ses yeux bleus illuminent toujours son visage de star déchue, quel bel homme. A part ça, il n'y a pas grand chose à signaler. Dans des paysages aride et désertique, il va devoir protéger sa fille poursuivie par des méchants mexicains, dont un sicario affublé de tatouages malabars. Cela défouraille parfois, ça part dans tout les sens et au bout du premier affrontement, ils sont censés être décédés. Le père et la fille vont bien évidemment éviter les balles tel Neo dans Matrix et le film va pouvoir durer plus longtemps et c'est bien dommage.
C'est un film paresseux, il ne se passe pas grand chose et Jean-François Richet secoue un peu sa caméra où zoome pour nous rappeler qu'il y a bien un réalisateur derrière la caméra. On va souvent en douter, en se demandant si le pauvre n'a pas été frappé par une insolation, tellement son film est d'un ennui presque mortel. Puis comme c'est un film avec un cartel dedans, on a droit au filtre jaune, ce qui est devenu la norme dans ce genre de DTV. Sauf que ce n'est pas un DTV, ce qui est la chose la plus surprenante dans ce film surfant sur les papounets protégeant leurs fifilles flirtant avec des voyous pas très sympas. C'est du vu et revu, surtout que c'est traité sans originalité, ni nervosité et sans Mel Gibson, on en entendrait même pas parler.
C'est une série B bien pauvre. Peter Craig a lui-même adapté son roman homonyme et on ne peut pas dire que cela soit une réussite. Rien ne fonctionne, ni la pseudo critique sociale, ni l'intrigue et encore moins les scènes d'action. Bref, on peut faire l'impasse en souhaitant à Mel Gibson de se retrouver dans un projet plus ambitieux.