Beaucoup de reproches ont été fait à propos de ce film, enfin, non, pas à ce film. A Tarantino. Devenu plus qu'un cinéaste fanboy, il est devenu un produit à part entière. On attend beaucoup de Tarantino, et surtout, on attend toujours la même chose : un mélange de Pulp Fiction et de Kill Bill, pour caricaturer. C'est oublier Jackie Brown ou Reservoir Dogs.


On attend aussi de lui un BO qui déchire tout, des scènes emblématiques (pieds nus, Cigarette Red Apple), des jurons, des punchlines calibrées pour devenir cultes, etc.


Boulevard de la mort ne remplit pas le cahier des charges. A dessein. Et ce pour plusieurs raisons, la principale étant qu'un s'agit d'un film purement récréatif pour Tarantino. Il s'offre un petit plaisir de film sans prétention, et pour bien le faire comprendre, le logo Grindhouse est apposé en gros sur tout le film. Pellicule crasseuse, économies de moyens, casting presque anonyme...


Il ne faut pas voir Boulevard de la Mort comme un Tarantino classique. Sortant tout juste de Kill Bill, et avant d'embrayer cash sur une autre grosse production (Inglorious Basterd), Tarantino s'est offert une petite bulle de simplicité où il a pu s'éclater sur ce qu'il chérit le plus dans ses film s à mon sens : les dialogues. Pas de répliques cultes, mais une surabondance de verbe assaisonné de jurons divers et de néologismes foireux. On aime ou on aime pas. Perso je suis fan.


Le pitch du film est presque accessoire. On comprend très vite que le premier groupe de filles va morfler face au ténébreux cascadeur, et que le second va inverser les rôles (le tout dans une scène finale jouissive). Le Boulevard de la Mort, c'est une énième déclaration d'amour de Tarantino aux femmes prédatrices, dangereuses, à moitié folles, qui peuplent ses films. C'est surtout une irruption des délires de Tarantino dans des scènes de vies qu'on suppose banales dans ces "flying states" des états unis, repaires de bouseux qui n'intéressent personne, sauf lors des élections présidentielles.


Boulevard de la mort est distrayant, il amuse le temps d'une toile avec un pot de pop corn sur les genoux. Il n'a pas d'autre prétention. Mais parce que c'est Tarantino, on l'a descendu en flèche.


Personnellement, j'ai passé un très bon moment dans la salle obscure, même si le second film Grindhouse (Planète Terreur), l'a largement surpassé à mon sens.

Hypérion
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Films critiqués notés 7

Créée

le 18 mai 2011

Critique lue 6.1K fois

142 j'aime

8 commentaires

Hypérion

Écrit par

Critique lue 6.1K fois

142
8

D'autres avis sur Boulevard de la mort

Boulevard de la mort
Arlaim
10

Le Plan Q

"Faire plaisir au public, c'est comme faire jouir une fille. Et je sais comment m'y prendre !" Oh que oui, il sait parfaitement s'y prendre l’acrobate... Ce bijou controversé, ce soit disant raté est...

le 27 août 2013

129 j'aime

42

Boulevard de la mort
Sergent_Pepper
7

Asphalt rumble

Bien entendu, on peut considérer Death Proof comme une parenthèse dans la filmographie de Tarantino, et ne pas trop chercher, fort de notre très française politique des auteurs, à déceler puissance...

le 18 mars 2016

107 j'aime

5

Boulevard de la mort
Vnr-Herzog
4

Tarantino more

Au fil des années Tarantino est devenu un label façon A.O.C., ce n'est plus un cinéaste il est passé bien au delà de ça, il est une référence, un passage incontournable du cinéma actuel. Fort de ce...

le 25 mai 2010

96 j'aime

11

Du même critique

Princesse Mononoké
Hypérion
10

Un Miyazaki terrestre et mélancolique

Princesse Mononoké est un film à part dans la carrière de Miyazaki, une étape autant qu'une sorte de testament de son art. C'est peut être ce qui en fait l'un de ces films les plus adulés parmi ses...

le 15 juin 2011

482 j'aime

81

Le Vent se lève
Hypérion
9

L'histoire d'un formidable égoïste

Le vent se lève, il faut tenter de vivre est définitivement un film à part dans la filmographie de Hayao Miyazaki, pour moult raisons que j'aurais bien du mal à évoquer de façon cohérente en un...

le 22 oct. 2013

426 j'aime

32

Kaamelott
Hypérion
9

Alexandre Astier, héros des temps télévisuels modernes

Alexandre Astier est remarquablement similaire à son personnage Arthur. Comme Arthur, il est responsable de tout (Roi du royaume / responsable scénario, musique, production, dialogues, direction,...

le 17 juil. 2011

368 j'aime

57