Film de rencontres et de disparitions, de moments de vérité et de faux semblants, d'urbanisme froid et de nature salvatrice, Burning est un film éminemment complexe et subtile. Et pourtant, inutile de se perdre dans des réflexions sans fin, ni dans des dialogues métaphysiques. Inutiles de chercher la citation littéraire ou la référence cinématographique. Comme dans ses précédents longs-métrages, Lee Chang-Dong a réalisé une oeuvre pleine, entière et pure, dans laquelle il suffit de se laisser porter par une atmosphère mystérieuse, un rythme onirique et des personnages insondables.
La seule citation valable, et qui permet d'offrir une clé de lecture, est celle de l'oeuvre de William Faulkner, écrivain de prédilection de notre protagoniste, Jongsu, qui tente également de s'essayer à la littérature. Comme dans un roman de Faulkner, l'histoire du film tient en effet en une phrase : celle de la rencontre de Jongsu avec une jeune fille excentrique et profondément triste, Haemi qui disparait mystérieusement peu de temps après l'apparition dans leur vie d'un parfait Gatsby, dénommé Ben. Comme dans un roman de Faulkner, cette intrigue se déploie pourtant dans une narration tortueuse et complexe parvenant à dire l'indicible, à montrer l'inconnu et à raconter un meurtre sans jamais l'exposer.
Inutile d'aller donc plus loin dans ma critique. Burning n'est pas un film qui se raconte mais dans lequel on plonge.