Une idée de scénario détonante saupoudrée de thèmes d'actualité, un casting idéal avec des acteurs au sommet de leur art, un mélange subtil entre satire et drame social. Tous les ingrédients étaient là pour faire de « Three billboards » un excellent film.
Et pourtant, le long métrage de Martin Mcdonagh déçoit et prouve que la simple addition de tous les éléments d'un film des frères Coen n'est pas nécessairement gage de succès.
L'alchimie n'opère pas parce que « Three Billboards » est un film profondément déséquilibré et excessif.
Le jeu des acteurs est trop prononcé, l'humour trop potache, le drame trop tire larmes, la critique sociale trop convenue, la violence trop automatique, le décors trop carte postale, les personnages trop superficiels, la fin trop artificielle.
Chaque séquence s'enchaîne trop vite pour que l'humour ou la colère ne s'installent vraiment, pour que les personnages et les lieux prennent véritablement vie. L'ensemble devient du coup lisse, prévisible et ennuyeux.
La faiblesse fondamentale de « Three Billboards » est qu'il manque cruellement de réalisme et de vérité. Dans de nombreuses scènes, on a l'impression de regarder le bêtisier du film. Les dialogues, le jeu des acteurs, les décors sonnent terriblement faux et affaiblissent la vérité des sentiments qu'ils essayent de transcrire.
Un film creux en somme malgré un énorme potentiel.