Autant le dire, Marvel nous a fait un peu un chantage marketing qui a consisté à dire "Hé, tu es impatient d'aller voir Advengers Endgame ? Bah, tu ferais mieux d'aller voir **Captain Marvel*, parce que sinon tu vas être complètement largué en voyant débarquer une super-héroïne que tu ne connais pas. Et puis vas-y fissa, parce qu'il y a un mois de sortie entre les deux films et tu ne pourra pas te contenter d'une sortie DVD pour rattacher les wagons."


Après, le film est pleinement construit pour s'inscrire dans cette continuité, notamment en tentant de nous faire passer la pilule consistant à nous faire voir une n-ième origin story. Conscient qu'ils auraient du mal à faire une structure : présentation du personnage / Découverte des super-pouvoirs / Maitrise des super-pouvoirs, ils ont décidés de larguer le spectateur in-média res et de faire de Carol Danvers une extra-terrestre amnésique qui découvre, lors d'un voyage sur Terre l'origine de ses super pouvoirs et son côté terrien.


Ce qui fait qu'au début, j'étais un peu largué, surtout que la première bande annonce faisait totalement l'impasse sur ce côté là, mais au final, j'étais agréablement surpris. Surtout qu'ils usent d'artifices intéressant, comme raconter que Carol s'est construite en opposition contre son père sous forme de flashbacks furtifs pour éviter d'être longuet ou pesant. De plus, ça permet de clairement poser le personnage, étant donné que dans le comic-book, de longues années de changements éditoriaux (notamment le fait que le rôle de Captain Marvel avait été tenu par d'autres personnes dans le passé) ont rendus le fil assez compliqué à suivre.



Nicolas Fury's origin :



L'autre bonne idée du film, c'est de situer l'action dans les années 90 et de nous raconter la jeunesse de Nick Fury à l'époque où le Shield n'avait pas encore créé les Avengers. L'occasion de voir enfin Samuel S. Jackson avoir un rôle de premier plan dans un film Marvel depuis.... le premier Avengers ?


Pour le coup, je suis assez sur le cul de la technique ayant consisté à le rajeunir numériquement. Si cela avait été testé sur d'autres films Marvel, c'est l'un des premiers à montrer un acteur rajeunit sur une aussi longue période de film. Je sais que c'est pour la bonne cause, mais j'ai peur qu'Hollywood abuse un peu et nous déserve des acteurs éternels. Ce qui est dingue, c'est qu'à côté de ça, on trouve certains effets spéciaux qui font un peu "cheap" notamment les ....


Autre bémol, si le Nick Fury du film est sympa et attachant, le long métrage consiste uniquement à casser le mythe qu'on avait construit autour du personnage (un chef badass, sérieux, mystérieusement borgne) en en faisant une source de gag. Mon copain MJ avait fait une vidéo où il pointait du doigt le fait que cet artifice était sans cesse utilisé par Marvel et que ça cassait complètement l'épique et la preuve en est qu'il n'avait pas tort.


L'idée est surtout d'en faire un comic relief afin de montrer à quel point le personnage de Carol est toute puissante. Ca tombe bien, c'est un peu pour ça qu'on a payé le billet. Et je n'ai pas trop de problème à voir qu'elle a des pouvoirs totalement cheaté, vu le nombre de héros complètement cheatés chez Marvel (Hulk, Vision, Scarlet Witch, Docteur Strange, etc...) et vu L'AMPLEUR de la menace qu'ils ont en face.


D'ailleurs, le film n'oublie pas qu'on a payé notre place pour ça et pose une scène post-générique que tout le monde attendait. Et c'est aussi le problème des films Marvel : on regarde ça comme des épisodes de séries au point que je ne me pose même plus la question de savoir ce que le film aurait valut de manière "unitaire."



Badass Marvel :



Par contre, avoir une héroïne super super super puissante ça fait des combats finaux qui manquent sévèrement d'enjeux. D'autant plus que passer la seconde moitié du film, les méchants manquent clairement de subtilité.


Si le fait de renverser de renverser les méchants et gentils au milieu du film et de faire des Skrulls des sortes de nameks métamorphe persécutés est intéressant, c'est cool (notamment parce que ça véhicule une idée assez intéressante liés à la compréhension de l'autre) mais c'est juste un renversement et après cela, les Kree n'en deviennent que des gros cons. Dommage, perso j'aurais aimé qu'ils soient un peu comme les Seigneurs du Temps, une race qui se croit supérieure aux autres quitte à faire des erreurs. On aurait pu avoir alors un film avec Carol au milieu de deux civilisations ayant chacune leur point de vues... au lieu de ça on a clairement des nazis qui veulent détruire une race et n'hésitent pas à balancer des civils dans le vide spatial.


Et puis le coup d'avoir un acteur célèbre en second rôle (ici Jude Law) qui s'avère être un méchant après avoir été présenté comme un allié ça a été fait je-ne-sais-combien-de-fois. (Captain America II par exemple ?) Sans parler que les Krulls, avec leurs manières de changer de forme sans arrêt au point de moduler leur propre ADN sont des méchants hyper intéressant. Je les auraient bien vu comme des ennemis intéressant en terme de confrontation pour les arc post-Thanos.


Alors, Marvel essaye de nous enrober la surpuissance d'un côté Girl Power très exacerbé, avec des images de femme qui se relèvent sans arrêt et un côté "on a pas besoin des mecs." C'est sympa, mais ça arrive un peu tard, vu la façon dont vos héroïnes étaient souvent traité en arrière plan. (Notamment Scarlet Witch) Et puis, quitte à y aller franco vous auriez pu faire de Maria Rambeau la petite amie de Captain Marvel au lieu de vous cacher derrière un "holalala, elles sont comme des super bonnes colocatrice qui ont elevé un gosse ensemble."


Je suppose que super-héroïne ET lesbienne, ça faisait trop gros pas en avant pour un seul film.... et c'est apparemment le cas étant donné les volées de bois vert que le film s'est pris... avant sa sortie. Alors, que bon.



Connards de chats :



Après, le film reste comme toute production du MCU quelque chose d'assez fun et divertissant. Le film te fout des références aux 90's en veux-tu en voilà : entre les tee-shirt Nine In Nails, les magasins de cassettes vidéos, les références à la Pop Culture et la musique de No Doubts (soulignant le GIRL POWER, histoire de faire d'une pierre deux coups, c'était vraiment pas subtil.) ça bave de partout. Parfois même jusqu'à causer un problème de continuité.


Dans ses souvenirs, Carol se souvient qu'elle faisait du karaoké, écoutait Nirvana ou jouait à Street Fighter II... or, elle a disparut de la Terre en 1989. C'est con, vous auriez situé l'action à la fin des 90's ou vous auriez raccourci son amnésie et ça devenait cohérent.


Ce qui est drôle, c'est qu'ils auraient pu abuser des références au MCU et qu'au contraire, ça va, c'est traité de manière à ce qu'on puisse comprendre sans. Ainsi, deux personnages des gardiens de la galaxy réapparaissent mais leur rôle est assez secondaire et vous pouvez voir le film sans faire le lien entre les deux. Alors, certes....


... le film raconte comment le SHIELD a récupéré le Tesseract (sans qu'on sache qu'ils l'avaient perdu.) Mais du coup, ça encre bien le film dans la "phase 3" puisqu'il raconte, de manière détournée, la quête des pierres de l'infini. Par contre faire de la perte de l'oeil de Nick Fury un gag est un peu décevant.


Ce film montre ENFIN les chats comme les putains de créatures vicieuses et dégueulasses tel que je les vois depuis des années !


Bref, Captain Marvel, est un film du MCU tendance "sympa" : c'est un peu toujours les mêmes défauts, la même réalisation, le même humour, mais ça rempli son contrat.

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le 20 mars 2019

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