Passons rapidement en revue la pléiade d'acteurs avec autant de noms prestigieux :
- les favoris de Jim : Roberto B, Steve B...
- les vedettes de passage : Bill M, Cate B...
- les musiciens improbables : GZA, RZA...
- les musiciens plus probables : Iggy P, Tom W...
- les déroutants : Cinqué L, Steeve C
etc. etc.
Tout ce petit monde se retrouvant dans une succession de courts métrages avec toujours la même combinaison culte : le café et les cigarettes.
Au passage, la compilation est l'aboutissement de 17 ans de travail, le premier sketch (qui ouvre le bal avec Roberto Benigni et Steven Wright) datant de 1986, le dernier de 2003.
Une fois encore, le réalisateur nous met en scène sa touche très spécifique.
Pas tant celle du cinéaste (le film est une succession de plans fixes)
Mais celle du poète qui se base sur :
- une bande son variée et recherchée,
- une superbe lumière en noir et blanc,
- des dialogues absurdes, mystiques et bienveillants.
On se plaira à retrouver quelques thèmes récurrents chez Jarmush :
- le fantôme d'Elvis,
- l'absurdité des rencontres pendant lesquelles des liens se tissent et se défont.
On y découvrira également des échanges élaborés sur des sujets plus inhabituels :
- la famille et ses relations artificielles
- la renommée et ses troubles
- la santé (c'est pour le moins de circonstances, surtout quand c'est le Vinnie de Casino qui en parle).
Mais comme toujours, le réalisateur nous livre sa version de l'humanité et de la poésie qui s'en dégage malgré notre vulgarité.
Parmi les plus belles scènes :
- l'ouverture Strange to meet you avec Roberto Benigni fidèle à lui-même,
- l'halluciné Twins mettant en scène le duo Joie et Cinqué Lee avec Steve Buscemi,
- la très touchante Champagne avec 2 artistes poètes et peintres de plus faible renommée (William Rice et Taylor Mead).
Un des films de Jim Jarmush les plus touchants.