Dans l'impitoyable monde du slasher, genre horrifique éculé de toute part, difficile de sortir du lot et de proposer quelque chose de neuf. Ça, le Norvégien Roar Uthaug l'a très bien compris et, au lieu de chercher à créer quelque chose de nouveau et/ou d'improbable, il tire sur les vieilles ficelles afin de mettre en scène une excellente surprise nommée Cold Prey.
Démarrant lentement mais sûrement, le long-métrage laisse le temps au spectateur de s'attacher à ses protagonistes tous plus attachants les uns que les autres... Une fois accoutumée à leur sympathique présence, l'horreur intervient enfin et nous comprenons en même temps qu'eux la menace qui approchait petit à petit. Lorsque le fameux tueur intervient pour la première fois, il ne lésine pas : ses violents meurtres à coups de pioche sont d'une brutalité déconcertante.
Le réalisateur Roar Uthaug ne nous épargne donc pas niveau hémoglobine mêlée à la neige immaculée de cet endroit reculé et coupé du monde cachant (bien évidemment) un lourd secret. Ce boogeyman en soit tout à fait classique, emmitouflé dans sa parka et le visage caché par un masque de ski, s'avère constamment imprévisible : on ne le voit pas arriver, on ne le voit pas partir. S'en suit une succession logique de meurtres magnifiquement bien filmés par un réalisateur enthousiaste, sûr de lui et surtout très talentueux. Et si le long-métrage n'est qu'un énième slasher, il a le mérite d'être sacrément prenant et surtout esthétiquement soigné, chose finalement rare dans le genre.