Une jeune femme (Emma Thompson) est recueillie par un pensionnat religieux : elle semble abandonnée, amnésique et muette, et tourmentée par des rêves particulièrement violents. Mike Church (Kenneth Branagh), un détective privé, est chargé de retrouver l’identité de cette femme. A cette fin, il se voit proposer par un hypnotiseur (Derek Jacobi) d’aider l’amnésique à retrouver la mémoire. Seulement, voilà que les souvenirs qui remontent à la surface datent des années 1940…
Après un puissant drame shakespearien, Branagh se place sous la tutelle d’un autre maître, en plaçant cette fois son film sous le signe d’Hitchcock. L’influence du Maître du suspense y est d’ailleurs un peu trop présente, tout étant fait pour nous rappeler cette lointaine paternité, mais avec, malheureusement, une bonne dose de génie en moins.
Pour autant, on se laisse volontiers prendre par ce récit, qui maîtrise agréablement la double narration, cette dernière se déroulant à deux époques différentes, et qui se trouve incarné par un casting de haut vol (malgré l’inutilité flagrante de Robin Williams), à commencer par une Emma Thompson qui éblouit à chacune de ses scènes par l’alliance de son charme et de son jeu d'un naturel proprement incroyable.
Dommage que Branagh se laisse trop emporter par son penchant pour les fausses pistes, brouillant excessivement la compréhension d’un récit pourtant assez simple. Reste un divertissement honnête quoique que trop lisse, qui se laisse voir très agréablement, mais ne laisse pas beaucoup de chances de rester en mémoire.