Red fist
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Un nouvel héros Marvel débarque sur les écrans, mais à la différence de ses petits camarades trop lisses, il détonne par son humour, sa violence et son langage crû. Il ne fait pas parti de la phase III, c'est un paria. Ce soliste irrévérencieux est venu secouer le monde des super-héros et marquer de son empreinte cet univers aseptisé. Le pari est presque réussi, le film étant finalement assez conventionnel, mais se démarque des autres œuvres Marvel, souvent aussi fade que le sourire colgate de Captain America où qu'un Hulk soporifique version Ang Lee.
Ryan Reynolds porte ce projet depuis des années. Il est fan du personnage et l'a déjà interprété dans le décevant X-Men origins : Wolverine en 2009. Certes, il était différent des comics, mais on peut considérer que ce fût un léger sacrifice pour avoir les moyens de produire son adaptation, puis plus grand monde ne se rappelle de cette erreur. Enfin, moins que pour son Green Lantern qui a mis à mal sa carrière.
Pour Deadpool, il est devenu producteur pour éviter de réitérer les mêmes erreurs. Il a réussi à convaincre la FOX de mettre 50M$ dans le projet. Cela semble énorme, mais pour un film de ce genre, c'est une broutille. A titre de comparaison, c'est quatre fois moins que le désastre Green Lantern. Un budget aussi "léger", cela offre une certaine liberté artistique et permet de rester fidèle au personnage. Le sang va couler, on va entendre des obscénités et voir des corps nus se déhancher devant nos yeux ébahis. On est bien loin des autres productions de l'univers Marvel, mais pas trop quand même.
C'est un anti-héros drôle et déjanté et ressemble à un mélange de Blade et Kick-Ass. Il a la violence du premier, avec ses sabres acérés n'hésitant pas à décapiter ses adversaires et la sanguinolente folie du second. On peut même rajouter Ant-Man et Les Gardiens de la Galaxie pour son côté second degré assumé, tout en ne prenant pas le héros au sérieux.
Le ton est décalé et les punchlines fusent comme les balles. Le cocktail action et comédie marche bien, mais tout repose sur le personnage principal. La vraie différence se trouve dans son irrévérence. En dehors de cela, on est dans une construction classique. Certes, le montage nous plonge au cœur de l'action dès les premières minutes, avant de faire des aller-retours pour comprendre comment cet homme est devenu Deadpool. Il a subi le même processus que Wolverine, mais on n'y fait pas référence. Finalement, il y a tout de même des libertés prises avec le comics. Mais à moins d'être un fan psychorigide, ça passe.
C'est divertissant, mais on est loin d'une oeuvre bousculant les conventions. Deadpool doit sauver sa belle Vanessa Carlyle (Morena Baccarin), des mains du méchant pas très gentil Ajax (Ed Skrein), secondé par Angel Dust (Gina Carano) et de soldats totalement inutiles, vu que les balles ont un effet limité sur notre héros. Il est aidé par Colossus (Greg LaSalle) et sa stagiaire Negasonic Teenage Warhead (Brianna Hildebrand), échappés des X-Men et il a aussi un ami trop drôle Weasel (T.J. Miller), mais qui reste très loin de l'action. Cela permet d'avoir des combats sympathiques, même si la réalisation manque de rythme.
Pour son premier film, Tim Miller s'en sort plutôt bien, mais il n'arrive pas à emballer son histoire. Il accuse même un coup de mou en plein milieu. C'est peut-être pour nous permettre de souffler un peu, sauf qu'on est pas à bout de souffle. On ne sera jamais époustouflé et l'envie d'applaudir face aux exploits de Deadpool ne se fera pas ressentir. On passe un bon moment. On rit, mais on ne frémit pas. C'est comme avec tout les autres super-héros, ils sont imbattables où du moins, s'imposent toujours à la fin. Une absence de suspense qui casse un peu l'ambiance, sauf si un personnage important qui nous est agréable décède.
Ryan Reynolds a réussi son pari et retrouve le grand public, après un passage intéressant dans des œuvres plus confidentielles : Captives et The Voices. Le film remplit le cahier des charges et donne envie de voir la suite. Avec le succès, on aura un budget plus conséquent avec peut-être encore plus de sang, de nudité et de potacherie, qui sait ? A suivre.
Créée
le 12 févr. 2016
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