Déjà oublié
Ah regretté Tony Scott, c'est parfois en me replongeant dans ta filmographie que je me dis que Ridley ne pouvait que poursuivre ton oeuvre après les misérables Alien ou Blade Runner, il a su puiser...
le 6 juil. 2014
25 j'aime
5
Ce film est tellement absurde qu'il cherche tout du long à se convaincre lui-même qu'il est logique avec des phrases grossières du style "sinon, ça ne tiendrait pas la route, pas vrai?".
Donc dès le début, on a Denzel Washington, recruté au petit bonheur la chance par Val Kilmer, qui obtient instantanément et sans raison valable les pleins pouvoirs sur une technologie de pointe obscure...
On découvre ainsi la science sur laquelle repose tout le film: Des satellites qui permettent de voir le passé, 4 jours en arrière précisément et donnant la possibilité de se balader où l'on veut, pour peu que 3 ou 4 satellites quadrillent la zone... Mais on ne peut visionner les extraits qu'une seule et unique fois (ne demandez pas pourquoi...Ça serait trop simple, sinon)
Là, on nous sert une première dose de bullshit:
les mecs font des changements de caméra façon drones qui survolent les lieux et nous sortent une explication du style "Oui, mais c'est numérique, ça reconstruit les plans pour qu'on puisse voir la scène sous tous les angles..."
...Admettons...
On passe ensuite à un plan en intérieur, où l'on voit une fille qui sort de sa douche...
Comment le satellite parvient à passer au travers des murs et du toit? Réponse:
"c'est une reconstitution à partir de mesures thermiques"...
D'accord, ça n'explique pas pourquoi, du coup, ses cheveux, ses sous-vêtements ou même les meubles (et leurs couleurs) sont là... Cerise sur le crottin de cheval: Pourquoi la reconstitution thermique permet de voir le numéro de téléphone inscrit sur l'écran digital de son téléphone? J'ignorais que ça dégageait de la chaleur... Vachement précis, comme truc!
Bref... Admettons...
Mais on ne la fait pas à Denzel, il a senti comme nous que tout partait en cacahuète dans ce scénar':
"Elle se sent épiée...
-C'est nous qui l'épions..."
Balèze, le Denzel, en se mettant à sa place, c'est un raisonnement qui tient totalement la route, une réplique qui ne risque pas du tout de vous faire interner en hôpital psychiatrique!
et quand vous vous dites qu'ils ont expédié leur quotas d'incohérences et qu'on va peut-être passer à quelque chose de plus crédible, ils arrivent à vous mettre KO avec une idée encore + saugrenue que tout le reste:
En fait, la technologie ne permet pas de voir le passé comme une émission enregistrée sur VHS, mais de voir le passé en temps réel, comme une émission en direct à la TV... Et même d'interagir avec ce que l'on voit pour le modifier... Pas uniquement avec un quelconque appareil développé pour l'occasion, non-non, pointer un laser sur l'écran suffit pour communiquer avec quelqu'un du passé... Ils ont crée un trou de ver au travers d'un téléviseur Sony, les mecs!
On pourrait donc non seulement résoudre l'enquête, mais en + sauver tout le monde, y compris et surtout l'inconnue que Denzel kiffe depuis qu'il a examiné son cadavre à la morgue (à juste titre, faut l'admettre, on dirait un peu Hale Berry)...
C'est à partir de là que j'ai décroché... Complètement... J'admets plus rien... Si le film a décidé de ne faire aucun effort, pourquoi j'en ferais? Inutile de décrire tout ce qui cloche derrière, je vous en laisse la surprise...
Allez, quand même, une dernière pour la route:
POURQUOI ne pas avoir pris quelqu'un avec toi, Denzel, pendant le passage "je porte un casque sur la tête pour voir le passé tout en pilotant ma jeep dans le présent"?
Ça aurait peut-être permis à la famille, morte dans le BMW que tu as percuté en full frontal et qui a fait 4 tonneaux, d'arriver à son pique-nique et dont tout le monde, y compris le film, semble se foutre... "Envoyez une ambulance..." MON CUL, OUI! T'as tué ma femme, mes 2 gosses et je suis cloué dans un fauteuil roulant maintenant, tu sais où tu peux te la mettre, ton ambulance?
Bref, un film assez WTF de par ses inconsistances et bourré de répliques clichées, sorti pendant la traversée du désert de Denzel Washington (et accessoirement de Val Kilmer qui n'en est toujours pas sorti, du désert)... Les personnages qui balancent tout du long des explications ou des phrases qui sous-entendent qu'ils se posent des questions rendent le tout encore + grotesque et pompeux...
On aurait pu attendre ça d'un Nicolas Cage, mais pas d'un mec bourré d'Oscars et de Golden Globes (Quoique, Denzel n'a pas joué que dans des bijoux, sa traversée du désert n'est pas le fruit du hasard)...
Doublement plus curieux venant d'un réalisateur comme Tony Scott à qui l'on doit un film aussi visionnaire et crédible que "Ennemi d'Etat"... C'est un peu ici le même concept en fait ("Big Brother is watching you!"), mais avec un scénario bancal et une écriture foireuse...
Hilarant tellement il se prend au sérieux... Alors que personne, pas même Denzel, n'y croit...
À voir en faisant attention à tous ces petits détails...
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Créée
le 13 mars 2017
Critique lue 1.8K fois
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