Ah regretté Tony Scott, c'est parfois en me replongeant dans ta filmographie que je me dis que Ridley ne pouvait que poursuivre ton oeuvre après les misérables Alien ou Blade Runner, il a su puiser directement dans ce talent qui a toujours débordé de chacun de tes plans et il t'a rendu un bien bel hommage avec son génial Cartel, meilleur film de 2013.
"Déjà vu" où comment avoir une idée de base assez géniale tellement mal exploitée, qu'elle finit par atteindre un sommet dans le domaine du ridicule.
Hormis la scène d'introduction assez ambitieuse, tout dans le récit est une véritable imposture, que ce soit dans l'écriture, dans la mise en scène ou dans le jeu d'acteur, qui malgré le casting alléchant sur le papier donne l'impression de se retrouver coincer dans un projet proposé par un agent malhonnête qui a dû sur-vendre le projet en parlant de rencontre entre une Delorean et le génie de Michael Mann pour l'action
Parce qu'au fond, si on se penche un moment sur le backround de l'oeuvre, l'ensemble est ahurissant. On a quand même des gars qui ont la possibilité de revenir 4 jours en arrière de manière continue grâce à un logiciel nommé Snow White, utilisé pour enquêter sur l'explosion d'un ferry qui a coûté la vie à cinq cents personnes. Ils finiront par recruter un gars un peu au hasard, une histoire de feeling, l'un des homme mystérieux trouve en effet que notre héros a l'air malin, condition sine qua non pour lui délivrer des secrets protégés par le gouvernement.
Et puis comme ce sont de petits farceurs, leur super logiciel, ils l'utilisent pour faire plein de choses rigolotes comme prendre le temps de regarder une fille décédé quelques heures avant sous la douche, après tout, ça fait sourire tout le monde et elle est plutôt jolie, je me suis demandé s'il allaient se marrer encore plus en la suivant aux toilettes, ouf on y a échappé.
C'est au cours du film que j'ai compris pourquoi le héros avait été recruté, c'est aussi un petit filou qui a le sens de l'humour qui joue avec un laser pour vérifier s'il peut bien interagir avec le passé, quitte à foutre en l'air le logiciel, c'est plus amusant quand même et en plus on a le droit à la scène la plus émouvante du film durant laquelle il finit par avouer qu'il aimerait bien pour une fois arrêter le criminel avant que le crime se produise plutôt qu'après.
Parce que oui avant ça personne n'avait vraiment essayé de changer le passé, rappelons le, on ne change pas le passé, c'est mauvais et ça ne fonctionne pas, et puis c'est dangereux en plus, il faut toujours en rajouter une couche. Donc on commence par du léger, envoyer un message, bien sûr, on le fait quand le héros quitte une pièce, au moins ça permettra au collègue bien téméraire de partir sur cette nouvelle piste en pleine nuit tout seul et de mourir une nouvelle fois dans des circonstances différentes ce qui va attrister tout le monde et permettre de parler de destiné.
Finalement le méchant terroriste est arrêté, mais le supérieur de l'opération n'est pas satisfait, l'enquête est bouclée en deux jours, le vilain sous les barreaux mais un agent fédéral est mort et même s'il était déjà mort sur le ferry c'est inacceptable, on arrête les frais et on remballe.
Évidemment notre héros lui est frustré, il a un peu craqué sur la fille et il se dit qu'il peut quand même tenter de la sauver en allant lui même dans le passé, et ça on ne l'avait pas vu venir, donc sans trop de soucis il arrive sur les lieux absolument protégé, ( c'est pas si surprenant quand on sait qu'une phase de recrutement pour intégrer une cellule secrète gouvernementale se joue en quelques minutes sur un pré-sentiment ) et part en expédition en solitaire
Et heureusement qu'il était bien préparé, parce qu'il s'y prend super bien, braque des flics pour voler une ambulance, leur demande d'arroser la plante et file dans cette opération sauvetage en mode gros bourrin quitte à écraser la fille, ça valait le coup, et heureusement peut la ramener dans son appartement.
Et alors ce qui est formidable, c'est qu'avec sa psychologie de comptoir étudiée depuis des années, il trouvera exactement les mots qui touchent pour ne pas l'effrayer; comme en faisant des remarques sur sa tenu vestimentaire et s'attarder sur sa robe, celle dans laquelle il l'a retrouvé morte. Et c'est en toute innocence et sans jamais avoir l'air louche qu'il lui soumet l'idée de mettre sa jolie robe blanche et bleue plutôt, tout va pour le mieux dans le meilleur des monde, il n'a pas du tout l'air d'un sociopathe qui a fouillé dans la penderie, et comme il est plus inspiré que jamais, il continue les idées de génies en choisissant d'emmener la fille avec lui sur un bateau qui va exploser plutôt que de la laisser en sécurité chez elle.
Après d’innombrables rebondissements, la conclusion tant attendue se rapproche à grands pas, et autant vous dire qu'elle ne laisse pas indifférent. Sa projection du passé meurt dans l'explosion de la voiture, mais son lui actuel est toujours vivant et s’apprête à vivre une magnifique histoire avec notre fille plus amoureuse que jamais.
The End... et ne remerciez pas, je viens de vous faire gagner deux heures si vous avez lu cette critique.