Seconde aventure pour Pierce Brosnan dans la peau de James Bond. Après un GoldenEye cherchant à marquer la fin d’une époque et le début d’une nouvelle, entre hommage et remise en question, Demain ne meurt jamais s’affiche donc comme l’épisode de la rentrée concrète dans cette nouvelle ère.
Des russes, une base militaire, des missiles. Rien d’anormal ni de nouveau à l’horizon pour James Bond, directement dans l’action, comme à son habitude et qui évite une catastrophe nucléaire en l’espace de cinq minutes d’une grande intensité. Un début tonitruant, qui annonce la couleur de ce nouvel épisode qui ne va pas beaucoup nous laisser le temps de souffler. Le générique, affichant beaucoup de visuels tournant autour de la technologie et de l’informatique, avec ces écrans et ces circuits imprimés, annonce l’importance et l’influence de la technologie sur le monde dans lequel James Bond évolue. Comme le montrait déjà GoldenEye, on se bat désormais à base de programmes informatiques et de virus.
L’antagoniste choisi, Elliott Carver (incarné par Jonathan Pryce), un magnat de la presse, vise à étoffer cette idée d’un nouveau type de danger, peu exploré encore dans la saga James Bond. C’est l’image d’un mégalomane en quête d’attention autant qu’il aime manipuler le monde qu’il entoure, cherchant à écrire l’histoire de ses propres mains pour devenir tout puissant. Un méchant qui s’inscrit dans cette longue lignée d’autres méchants qui cherchaient déjà à faire entrer en guerre les grandes puissances mondiales, avec pour facteur différenciant la mise en avant du sensationnalisme et de la volonté d’avoir la primeur sur l’information, quelque chose qui parlera grandement au spectateur d’aujourd’hui. Le sensationnel, c’est certainement ce qui caractérise le mieux Demain ne meurt jamais, un épisode très orienté action, avec des scènes spectaculaires et un rythme très soutenu, et très peu de temps morts.
A défaut d’être très original et étoffé en termes de scénario, Demain ne meurt jamais se distingue ainsi en jouant cette carte de l’action, son principal atout. De la scène d’introduction à la poursuite en moto en passant par celle dans le parking, ce dix-huitième film ne manque pas de passages mémorables où le spectateur se demande jusqu’où cela va aller tant on monte dans les tours sans s’arrêter. Certains pointeront du doigt ce côté excessif, d’autres (dont je fais partie) prendront beaucoup de plaisir devant le spectacle offert. Et souligner la prévalence de l’action ne doit pas faire oublier la présence, notamment, de Michelle Yeoh, nouvelle James Bond girl forte, parfait binôme pour 007, avec qui elle forme un duo de choc. Teri Hatcher, l’autre James Bond girl du film, bénéficie de moins de temps d’écran, mais marque également, s’inscrivant, avec Michelle Yeoh, toujours dans cette dynamique où les femmes tiennent tête à James Bond.
Les amateurs de divertissement et d’action trouveront sans aucun doute leur compte devant Demain ne meurt jamais. Plus ancré dans son époque, tout comme l’antagoniste principal du film, il poursuit la démarche initiée avec GoldenEye, et confirme l’excellent choix d’avoir recruté Pierce Brosnan pour incarner 007. Rarement James Bond aura été aussi nerveux et musclé !
Critique écrite pour A la rencontre du Septième Art