Après l'explosif GoldenEye, Pierce affiche une "mâle attitude" qui rappelle aux puristes la virilité cynique de Sean Connery ; pas de doute, il EST James Bond ! Des 4 Bond que Pierce a fait, je ne sais pas... peut-être celui-ci est-il le plus faible au niveau scénario, sûrement même, car le film peine à retrouver la spécificité de ce lifting opéré avec GoldenEye où tout avait sérieusement changé, non seulement au niveau du casting, mais aussi de l'environnement visuel et narratif. Et là, on a l'impression que les producteurs retombent dans les travers qui avaient décrédibilisé la franchise : complot machiavélique orchestré par un mégalo, armée privée de séides surgadgetisée, base secrète flottante etc... on frôle le second degré d'assez près. Cependant, le film est truffé de bonnes idées puisées dans l'actualité de l'époque.
Côté interprétation, on a un méchant très caricatural dans son costume de grand mégalo, mais Jonathan Pryce lui donne une certaine distinction, on se plait juste à rêver ce qu'en aurait fait Anthony Hopkins s'il avait accepté le rôle comme c'était prévu. La Bond girl Wai Lin est un peu moins potiche que d'autres vues précédemment, c'est une femme d'action habile aux techniques de combat de terrain, et en plus une des rares Asiatiques vues dans la franchise, et quand elle est incarnée par la superbe Michelle Yeoh, c'est le rêve ! Quant à Teri Hatcher, elle est certainement l'une des Bond girl les plus fugaces, son rôle est très court (sans doute dû à sa grossesse, elle a dû tourner ses scènes rapidement).
Côté séquences classiquement bondiennes, on a un beau festival d'action : je trouve la séquence d'ouverture assez conventionnelle, trop déjà vue dans ce type de film, mais réussie techniquement... par contre on relève 2 scènes vraiment spectaculaires : la poursuite en moto dans les rues de Hong Kong, très jubilatoire et bien réglée, et l'incroyable ballet de la BMW-gadget dans le parking d' Hambourg, une scène décoiffante bourrée d'humour en plus (les pneus regonflables, wouah ! qu'attendent les constructeurs pour sortir un truc pareil ?). Et côté humour justement, la scène d'intro de la BMW avec Q est toujours aussi tordante ; les nouvelles technologies du sérial Bond évoluent et se mettent en phase avec leur époque.
Concernant la BO, exit l'essai Eric Serra qui a oeuvré sur GoldenEye, c'est David Arnold qui prend les commandes, et pour un bon bout de temps, il relooke aussi le thème principal en mode techno-rock, c'est pas mal, même si la chanson-titre ne reste pas tellement dans les mémoires.
Mais au final, le résultat est à la fois trop sobre pour plaire aux fans dont je suis, et trop kitsch pour séduire les autres, ceux que GoldenEye avait justement attiré. C'est un peu dommage pour Pierce qui est comme je le dis plus haut, impeccable dans son rôle, il ne lui manque que les bonnes punchlines que distillait Sean et même Roger. Le réalisateur Roger Spottiswoode livre donc un produit regardable et agréable, sa réalisation est impersonnelle et sans grand génie, mais il ne faut peut-être pas trop lui en vouloir, il a été désigné pour remplacer Martin Campbell qui a refusé de réaliser 2 Bond à la suite (après GoldenEye) et qui est parti réaliser le Masque de Zorro en emportant justement Anthony Hopkins. Le film reste donc un bon divertissement, et c'est déjà pas si mal.

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le 30 juin 2017

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Ugly

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